Français : Curieux destin que celui de l’Arna (1983-87). Née à une période charnière où l’engouement pour les berlines compactes est de plus en plus fort, dans le sillage de la Golf qui a révolutionné la catégorie en 1975, elle sera le plus gros échec commercial du constructeur milanais.
Fiat sort sa Ritmo en 78, Lancia la Delta dans la foulée. Alfa se doit de suivre mais, bien qu’intégré à la holding étatique IRI (Istituto per la Ricostrizione Industriale), n’a pas les moyens de ses ambitions. La firme décide alors de s’allier à un confrère afin d’économiser les frais de développement et gagner du temps sur le lancement produit, en assemblant un modèle déjà amorti. Ce sera le japonais Nissan, trop heureux de poser un pied ferme sur le continent européen, et sa Cherry N12/Datsun Pulsar, dévoilée la même année que la Ritmo... L’intérêt de l’opération est, dans une moindre mesure, de bénéficier du sérieux nippon en matière de qualité-fiabilité, domaines où pêchent grandement les italiennes à l’époque.
L’accord, signé en 1980, est séduisant au 1er abord: caisses importées d’Asie montées dans une nouvelle usine dédiée au sud de la péninsule, à l'est de Naples, gage d’emplois, habillant des propulseurs transalpins, Boxers issus de l’Alfasud. Mais les ingénieurs se rendent compte à l’usage que le châssis est inadapté à l’architecture mécanique prévue. Le compartiment moteur doit être revu en conséquence, ce qui grève les finances et retarde le lancement d’autant. Une fois en concession, le public boude la nouvelle venue et la situation d’Alfa est dans l’impasse.
En 1986 l’IRI cède sa branche auto à Fiat, dont le premier acte fort est l’arrêt définitif de l’Arna après un peu plus de 50 000 exemplaires produits...