Augustomagus

Augustomagus
Image illustrative de l’article Augustomagus
Vestiges de l'édifice de spectacle.
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Haut-Empire : Gaule belgique
Bas-Empire : Belgique seconde
Région Hauts-de-France
Département Oise
Commune Senlis
Type Municipe
Coordonnées 49° 12′ 29″ nord, 2° 35′ 15″ est
Superficie 6,38 ha
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Augustomagus
Augustomagus
Histoire
Époque Antiquité (Empire romain)

Augustomagus était une cité gallo-romaine située à l'emplacement de l'actuelle ville de Senlis. D'importants vestiges de cette cité subsistent encore.

La ville gallo-romaine fut fondée, au Ier siècle, sur le territoire d'une tribu gauloise les Silvanectes. Les fouilles archéologiques n'ont pas - jusqu'à présent - permis de mettre au jour de vestiges d'un habitat gaulois antérieur à la conquête romaine.

Localisation

[modifier | modifier le code]

La ville romaine a été construite sur une petite colline dominant l'Aunette et la Nonette, affluents de l'Oise. Les premières mentions écrites la concernant datent du Ier siècle.

Augustomagus (magus, magos : champ, marché en gaulois ce qui peut signifier : le marché d'Auguste) se trouvait à proximité du carrefour de la Via Agrippa de l'Océan qui reliait Lugdunum (Lyon) à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer) et de la voie romaine reliant Rotomagus (Rouen) à Durocortorum (Reims). Les traces de cet important carrefour ont été détruites lors des travaux de construction de l'autoroute A 1[1]. La ville figure sur la table de Peutinger[2].

Au IIe siècle, Augustomagus est l'une des dix villes dites libres ou municipes de la Gaule romaine.

La ville devait posséder les monuments qui caractérisent les villes romaines : temples, arc triomphal, forum, thermes, etc. Seuls les vestiges de l'amphithéâtre nous sont connus.

Des fouilles archéologiques entreprises en 1865 ont permis de mettre au jour les vestiges de l'amphithéâtre.

L'édifice fut construit au Ier siècle. L'arène de forme elliptique a une longueur de 41 m et une largeur de 34 m, ce qui en fait l'une des plus petites connues. Les gradins ont été creusés dans la roche jusqu'à mi-hauteur, et prolongés par une structure en bois. Il permettaient d'accueillir entre neuf et dix mille spectateurs.

Au début du XXe siècle, fut dégagée l'enceinte des IIIe et IVe siècles.

L'enceinte gallo-romaine est l'une des mieux conservées de la Gaule du nord. Longue de 840 mètres. Elle était renforcée de vingt-huit tours dont quinze subsistent encore, l'ensemble a été intégré dans des bâtiments médiévaux ou plus récents. Les tours sont carrées vers l'intérieur de la ville et rondes vers l'extérieur. La muraille est haute de sept à huit mètres et épaisse de trois à quatre mètres.

L'espace délimité par la muraille gallo-romaine mesure 312 m de l'est à l'ouest et 242 m du nord au sud, et a une superficie de 6,38 ha. Trois portes et une poterne permettaient d'accéder à l'intérieur de l'enceinte.

De 1950 à 1956, André Piganiol, procéda à de nouvelles fouilles et mit au jour un important mobilier en bronze qui se révéla être un socle de statue de l'empereur Claude que l'inscription gravée dessus permit de dater de l'an 49[1].

Plusieurs fouilles entreprises à la fin du XXe siècle ont permis de mettre au jour des vestiges de decumanus, de murs, d'égout, d'une domus, de peinture murale et même un trésor monétaire de 36 pièces romaines mais n'ont pas permis d'établir le viaire de la cité antique ni de retrouver les vestiges d'ensembles monumentaux (forum, temple etc.)[1].

Déclin de la cité au Bas-Empire

[modifier | modifier le code]

Au IIIe siècle, Augustomagus devint une place militaire et s'entoura d'une muraille épaisse de quatre mètres et haute de sept à huit mètres, dotée de vingt-huit tours, pour faire face aux invasions barbares. La superficie enclose était réduite à 6,38 ha.

À la fin du IVe siècle, selon la tradition catholique, Rieul aurait évangélisé la contrée et, de ce fait, est considéré comme le premier évêque de Senlis.

Les sources écrites sur Senlis sont extrêmement rares jusqu'au Ve siècle.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Comité Archéologique de Senlis (jusqu'en 1918) / Société d'Histoire et d'Archéologie de Senlis, Comptes-rendus et mémoires (périodique), parution annuelle depuis 1862 jusqu'en 1913 sauf exceptions, bis- ou trisannuelle depuis, l'année de parution étant l'année suivant l'année / les années de référence, lieu de parution : Senlis ; Consulter sur Gallica - années 1862-1939.
  • Marc Durand, « Topographie et vestiges du Haut Empire à Augustomagus (Senlis, Oise) : Un nouvel état des questions », Revue archéologique de Picardie, vol. 3, nos 3-4,‎ , p. 21-30 (ISSN 2104-3914, DOI 10.3406/pica.2006.2433)
  • Marc Durand, La muraille antique de Senlis : Tours et détours senlisiens, Beauvais, GEMOB (les mémoires du GEMOB, tome XIX), , 102 p.
  • Marc Durand et Philippe Bonnet-Laborderie, Senlis et son patrimoine : La ville en ses forêts, Beauvais, GEMOB, 2004 (réédition revue, corrigée et augmentée), 170 p. (ISSN 1255-0078)
  • Marc Durand, « État des recherches archéologiques gallo-romaines dans Senlis (Oise) », Revue archéologique de Picardie, nos 3-4,‎ , p. 193-203 (ISSN 2104-3914, DOI 10.3406/pica.1984.1440)

Liens internes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c Durand 2006, p. 21-30.
  2. Marc Durand, « État des recherches archéologiques gallo-romaines dans Senlis (Oise) », Revue archéologique de Picardie, nos 3-4 « Les villes de la Gaule Belgique au Haut-Empire »,‎ , p. 193 (DOI 10.3406/pica.1984.1440).