Meguerditch Portoukalian

Meguerditch Portoukalian
Fonction
Rédacteur en chef
Armenia
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Մկրտիչ ՓորթուգալեանVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
HrantVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Armenia ( - )
Manzouméi Efkéar (d)
Asia (d)
Méghou Hayastani (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Parti Arménagan (fondateur)

Meguerditch Portoukalian (arménien : Մկրտիչ Փորթուգալեան), né le à Constantinople et mort le à Marseille, est un enseignant, journaliste et homme politique arménien connu pour avoir fondé le parti Arménagan à Van en 1885.

Enseignant et activiste dans l'Empire ottoman

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Fils d'un banquier de Constantinople[1], Meguerditch Portoukalian naît dans cette ville[2], dans le quartier de Kumkapı[3], le [4]. Il fait ses études primaires dans des écoles arméniennes de la capitale ottomane[3] puis continue en autodidacte[2]. Dans sa jeunesse, il est rapidement exposé à la politique, assistant notamment à des sessions de l'Assemblée nationale arménienne qui siège dans le même bâtiment que son école[3]. En 1862, il entre au Gymnasium Sahakian[5].

Il devient ensuite un précepteur privé et travaille pour une maison d'édition française[5]. Il fonde sa propre maison d'édition, pour laquelle il traduit La Dame de Monsoreau d'Alexandre Dumas en arménien[5].

En 1867, on lui propose d'enseigner auprès des Arméniens des provinces orientales de l'Empire ottoman et il s'installe à Tokat[5]. Il y dirige un collège, qui est fermé après son arrestation en janvier 1873 après qu'il a critiqué le gouvernement[2] (selon Louise Nalbandian, son arrestation est le fait de bourgeois arméniens locaux[5]). Il retourne ensuite à Constantinople où il publie le journal antigouvernemental Asia[2], qui est cependant mal reçu par l'intelligentsia arménienne stambouliote[6]. Il écrit aussi à la même époque pour des périodiques comme Manzume et Méghou Hayastani[7].

Meguerditch Portoukalian s'établit ensuite en province, où il devient membre fondateur de la Société araratienne en 1876[7] et fait appel aux intellectuels arméniens pour diffuser les idées des Lumières[2]. La Société araratienne le met à la tête de son programme éducatif dans la ville de Van ; en route vers cette dernière, il traverse les six vilayets et rencontre de nombreux Arméniens provinciaux[7].

En 1877-1878, au moment de la guerre russo-turque, Meguerditch Portoukalian fuit dans l'Empire russe[7] et traverse les villes d'Arménie et de Transcaucasie, époque pendant laquelle il écrit sous le pseudonyme de Hrant et appelle à la lutte armée contre le despotisme turc[2]. Ainsi, il participe à la création de la Société de la Croix noire de Van, sur le modèle du carbonarisme italien, qui préconise la lutte[2]. Représentant de la Société araratienne, il se rend à Tiflis et rencontre en 1878 le leader arménien Ardzrouni, qui l'assure de son soutien[7]. Il rentre alors à Constantinople mais y reste moins d'un an[7].

À l'automne 1878, il retourne à Van, où il ouvre une école normale (Varjapetanots)[7]. Cependant, parmi les Arméniens de Van, une faction réactionnaire et pro-gouvernementale menée par les Boghossian, s'oppose au projet pédagogique libéral porté par l'école, lui-même soutenu par une autre faction menée par les Aboghossian[8]. Ce conflit intracommunautaire attire l'attention des autorités qui font fermer l'école, l'accusant de promouvoir des idéaux révolutionnaires[8].

Meguerditch Portoukalian retourne à Constantinople en 1881, puis de nouveau à Van peu de temps après[8]. Il y fonde un nouvel établissement scolaire, le Gymnasium central (Getronagan varjaran), mais finit par être banni de Van par les autorités locales le , tandis que l'école est fermée le 3 juin[8].

Exil à Marseille

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En 1885, Meguerditch Portoukalian est contraint à l'exil, passe par Constantinople[2] puis s'installe en France[8], à Marseille, où il fonde en 1885 le premier journal révolutionnaire arménien, Armenia[9],[10], qu'il publie jusqu'à sa mort en octobre 1921[11].

La manchette d'Armenia.

Meguerditch Portoukalian est influencé par le modèle bulgare d'accession à l'indépendance, qui repose sur la lutte armée de haïdouks et l'intervention des grandes puissances[2]. Selon Claire Mouradian, « il est le premier à avoir une conception pan-nationale de l'émancipation des Arméniens » malgré l'influence très locale de son parti[2].

Notes et références

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  1. (en) Christopher J. Walker, Armenia, the survival of a nation, Croom Helm, , 446 p. (ISBN 978-0-312-04944-7, lire en ligne), p. 126
  2. a b c d e f g h i et j Claire Mouradian 1990, p. 44.
  3. a b et c Louise Nalbandian 1963, p. 90.
  4. Émile Doumergue 1916, p. 155.
  5. a b c d et e Louise Nalbandian 1963, p. 91.
  6. Louise Nalbandian 1963, p. 91-92.
  7. a b c d e f et g Louise Nalbandian 1963, p. 92.
  8. a b c d et e Louise Nalbandian 1963, p. 93.
  9. (en) Gerald J. Libaridian, Modern Armenia : People, Nation, State, New Brunswick, N.J., Transaction Publishers, , 338 p. (ISBN 978-1-4128-1351-8 et 1-4128-1351-4, lire en ligne)
  10. « Armenia », sur data.bnf.fr
  11. Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France : Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487 p. (ISBN 978-2-271-05929-1), p. 26

Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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