Philippe Auboyneau

 Philippe Auboyneau
Philippe Auboyneau

Naissance
Constantinople
Décès (à 61 ans)
16e arrondissement de Paris
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme  Marine nationale
Pavillon des forces navales françaises libres Forces navales françaises libres
Grade Amiral
Années de service 19171955
Commandement Commandant des FNFL au Pacifique
Commandant des FNFL
3e division de croiseurs
Forces navales d'Extrême-Orient
Commandant en chef des forces navales en Méditerranée
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Opération Torch
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Legion of Merit
Croix de guerre 1939-1945
Compagnon de la Libération
Médaille de la Résistance française
Autres fonctions Membre du conseil de l'Ordre de la Légion d'honneur

Emblème
Liste des Compagnons de la Libération

Philippe Marie Joseph Raymond Auboyneau (Constantinople, - Paris 16e, [1]) est un amiral des Forces navales française libres (FNFL). Il a commandé des unités navales dans le Pacifique et la Méditerranée au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Robert de Flers, oncle maternel de Philippe Auboyneau

Né à Constantinople, il est le fils de Gaston Auboyneau, directeur de la Banque ottomane, et de Germaine de La Motte-Ango de Flers[2]. Il est le neveu de l'académicien Robert de Flers[3].

Il entre à l'École navale en 1917, alors qu'il n'a que 17 ans. De mars à , il participe, comme enseigne de vaisseau, aux patrouilles en Manche à bord du torpilleur Typhon. Puis pendant dix ans, il sert au Moyen et Extrême-Orient, où il commande l'Alidade, un bâtiment hydrographe, puis la canonnière Doudart de Lagrée sur le Yangzi Jiang.

Après un séjour en France au ministère de la Marine, Philippe Auboyneau entre à l'École de guerre navale. Il en sort sous-chef d'État-major de la Flottille des torpilleurs de l'Atlantique. Capitaine de corvette, il est ensuite nommé sous-chef d'État-major des Forces navales d'Extrême-Orient à Saïgon où il se trouve au moment de la déclaration de guerre en 1939. Il est alors chargé de plusieurs missions de liaison auprès de l’Amirauté britannique.

Forces navales françaises libres

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Lors de l'armistice du 22 juin 1940, il est capitaine de frégate et officier de liaison à bord du cuirassé britannique Warspite. Il joue un rôle important dans les négociations délicates entre l'amiral Cunningham et l'amiral Godfroy. Il est le principal artisan du Gentlemen Agreement signé entre les deux amiraux qui règle la situation de l'escadre française d'Alexandrie. Cependant, refusant la défaite, Auboyneau rallie Londres et les Forces françaises libres le .

Dans le Pacifique, il commande le contre-torpilleur Triomphant, qu'il a réarmé et dont la plupart des officiers ont rallié la France Libre. C'est le cas du futur vice-amiral Robert Girardon qui a rallié la France Libre dès le 30 juin 1940. Après plusieurs missions dans l'océan Atlantique, il est promu capitaine de vaisseau et est nommé au commandement des Forces navales françaises libres dans le Pacifique, toujours embarqué sur le Triomphant[4].

En application de l'article 1er de la loi du 23 juillet 1940, le gouvernement de Vichy décide la déchéance de la nationalité française de Philippe Auboyneau par décret du 4 octobre 1940 pour avoir quitté le territoire métropolitain sans autorisation[5],[6]. En 1942, sa déchéance de nationalité est complétée par une séquestration de ses biens prononcée par le président du tribunal civil de la Seine par l'ordonnance du 3 juin 1942[7].

Au moment de l'entrée en guerre de l'empire du Japon, alors qu'il se trouve en Australie, il prend part à plusieurs opérations dans le Pacifique sud auprès de la flotte australienne. Il effectue notamment un raid à proximité immédiate des bases occupées par la marine japonaise, afin d'évacuer les garnisons des îles Nauru et Ocean Island. Également commissaire national à la Marine, il inspecte alors les unités navales françaises en Afrique équatoriale, au Levant, à Djibouti et à Madagascar.

À l'issue des combats en Afrique du Nord, il est nommé chef d'état-major général adjoint de la Marine puis major général sous le Commandement en chef français civil et militaire dirigé par le général Giraud. Il est alors l'un des principaux artisans de la fusion entre les FNFL et la Marine d'Afrique du Nord.

Il quitte ensuite ces fonctions pour prendre le commandement de la 3e division de croiseurs, à la tête de laquelle il participe au débarquement de Provence en .

En 1945, devenu vice-amiral, il commande les Forces navales d'Extrême-Orient. À ce titre, il transporte et soutient les troupes du général Leclerc dans le Sud-Annam et dirige l'opération de débarquement au Tonkin.

L'après-guerre

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Membre du Conseil supérieur de la Défense nationale et membre du Conseil supérieur de la Marine, Philippe Auboyneau est nommé ensuite Inspecteur général des Forces maritimes et aéronavales. De 1952 à 1955, il commande, en Indochine, les Forces maritimes d'Extrême-Orient.

De 1955 à 1960, il est Commandant en chef des Forces maritimes françaises en Méditerranée (résidence à Alger). Il est un des acteurs du qui aboutit au retour du général de Gaulle[8]. L'amiral Auboyneau avait alors pour chauffeur le matelot Vincent Fusco qui lui évita un assassinat, en 1957, dans la rue Dupuch à Alger.

En 1960, il intègre le Conseil d’État comme conseiller d’État en service extraordinaire. La même année, le général de Gaulle, président de la République française, lui remet le cordon de grand-croix de la Légion d'honneur dans la cour des Invalides[9].

Membre du Conseil de l'ordre de la Légion d'honneur, l'amiral Philippe Auboyneau décéde à Paris, le [10]. Ses obsèques se déroulent en l'Église Saint-Louis-des-Invalides, présidées par le président de la République, le général de Gaulle. Il est inhumé au cimetière Bouilhet situé sur la commune de Marly-le-Roi (Yvelines)[11].

Distinctions et décorations

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Décorations françaises

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Décorations étrangères

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Plusieurs décorations étrangères sont décernées à l'amiral Auboyneau[12]:

Références

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  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 16e, no 260, vue 27/31.
  2. Base Léonore
  3. Généalogie de l'Amiral Philippe Auboyneau sur le site geneanet
  4. Décret du 25 février 1946 http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH193/PG/FRDAFAN84_O19800035v0770440.htm
  5. Fichier des déchéances de la nationalité française entre 1940 et 1944, Archives Nationales, Cotes : BB/27/1421, Renvoi au N° du dossier : 103602 X 41 (https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_059437/A1-15)
  6. Gouvernement de Vichy, « Journal officiel de la République française. Lois et décrets - 11 janvier 1942 » Accès libre, sur Gallica, (consulté le )
  7. Gouvernement de Vichy, « Journal officiel de la République française. Lois et décrets - 06 juillet 1942 » Accès libre, sur Gallica, (consulté le )
  8. Michel Winock, L'agonie de la IVe République, le 13 mai 1958, éditions Gallimard, coll. « Folio histoire », , 512 p. (ISBN 9782072482199, lire en ligne) (consulté le 25 décembre 2017)
  9. Charles de Gaulle remettant le cordon de Grand-croix de la Légion d'honneur à l'Amiral Philippe Auboyneau
  10. « Chronologie événements 1961 », dans Mémorial de notre temps, vol. V - 1961-1962-1963, Paris Match éditions Pierre Charron, , 625 p., p. 14-19
  11. Marly-le-Roi : Cimetière Bouilhet, publié le 27 mars 2009 par Philippe Landru, sur le site Cimetières de France et d’ailleurs (consulté le 25 décembre 2017)
  12. Décorations étrangères de l'Amiral Auboyneau - Base Léonore

Sources et bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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