Quatorze régions de la Rome augustéenne

Plan intemporel de la Rome antique
Rouge : délimitation et numérotation des quatorze régions augustéennes.
Tirets bleus : tracé des aqueducs.
Noir pointillé : tracé de la muraille servienne.
Noir : tracé des murs d'Aurélien.
Gris : empreinte des principaux monuments.
Vert pâle : délimitation des principaux jardins.

L'organisation en quatorze régions de la Rome augustéenne (en latin : regiones quattuordecim ou XIV regiones) est une division administrative de la ville de Rome antique entreprise par Auguste. Elle remplace la division en quatre régions ou quartiers traditionnellement attribuée à Servius Tullius, sixième roi de Rome. Les régions augustéennes sont par la suite divisées en quartiers (vici). À l'origine, les régions sont désignées par leur numéro mais elles acquièrent progressivement des surnoms dérivés des principaux monuments ou éléments topographiques qu'elles contiennent. La réorganisation entreprise par Auguste reste fonctionnelle jusqu'au VIIe siècle où elle est remplacée par une division en sept paroisses.

Nouvelle division administrative

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En 7 av. J.-C.[a 1],[a 2], Auguste entreprend une réforme de l'administration municipale de Rome[1]. Une des mesures substitue à la division en quatre régions (regiones quattuor ou IV regiones), dont la création est traditionnellement attribuée à Servius Tullius, une nouvelle division de la ville en quatorze régions administratives, plus adaptée à une ville qui a fortement évolué démographiquement et dont les limites des quartiers résidentiels dépassent largement celles de l'antique Mur Servien[2]. En abandonnant les anciennes divisions basées sur les quatre tribus urbaines instituées par Servius Tullius, Auguste souhaite donner de l'importance aux vici, structures déjà existantes mais administrativement sous-exploitées, et les répartit dans les nouvelles régions, circonscriptions plus vastes[3]. La ville de Rome devient alors souvent désignée par l'Urbs XIV regionum[4] ou l'Urbs sacra XIV regionum.

L'objectif d'Auguste ne se limite pas à une simple et nécessaire réorganisation administrative. La nouvelle répartition des vici, structures sur lesquelles ont pu s'appuyer les meneurs de séditions tel Clodius, permet à l'empereur d'établir une sorte de « contrôle social » sur la plèbe urbaine[5]. En effet, les magistrats subalternes placés à leur tête, en théorie choisis par les habitants de chaque quartier, sont loyaux à l'empereur et responsables de la célébration de deux cultes attachés à la personne de l'empereur, ceux des Lares d'Auguste (Lares Augusti) et de son genius[3].

Les régions

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À l'origine, les régions (regiones urbi) ne sont désignées que par leur numéro[a 3],[a 4],[a 5],[a 6], mais les noms qui nous ont été transmis par les catalogues des Régionnaires du IVe siècle deviennent un usage courant, peut-être dès la fin du Ier siècle. Le fait que les noms de certaines régions soient peu éloquents (par exemple la regio I baptisée simplement Porta Capena ou la regio IX nommée Circus Flaminius alors qu'elle comprend l'ensemble du Champ de Mars) semble indiquer qu'il s'agit de noms usuels et non officiels[1]. Leurs limites dépassent celles du pomerium et intègrent les pagi périphériques afin d'étendre la compétence des différents magistrats municipaux à tout le tissu urbain romain (continentia aedificia). La somme des superficies de toutes les régions atteint 1 385 hectares lors de leur création[6],[7].

À la tête de chaque regio est placé un magistrat annuel, tiré au sort parmi les préteurs, tribuns de la plèbe et édiles élus pour l'année. Il dispose d'une autorité administrative et religieuse comprenant le contrôle des nouvelles constructions et la réalisation des sacrifices aux dieux. Lors des cérémonies, ils sont accompagnés par des lictores populares denuntiatores. Toutefois, étant donné que ce magistrat administre la région en plus de sa tâche normale, la plupart du temps, il ne s'investit pas suffisamment dans les affaires de la région considérant sa charge municipale comme une charge purement honorifique. Afin de remédier à ce problème, au début du IIe siècle, les chefs de régions sont remplacés par des curateurs (curatores) recrutés parmi les affranchis. Ces curateurs disposent de moins de pouvoir que les magistrats précédents, une partie des missions passant sous la responsabilité du préfet des vigiles.

Les quartiers

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Chaque région est divisée en vici, quartiers ou ensembles de rues, administrés par des magistrats créés pour l'occasion, les magistri vicorum ou vicomagistri, élus par les habitants. D'abord au nombre de quatre par vicus, leur nombre passe plus tard à quarante-huit par région, indépendamment du nombre de vici qu'elle contient. Ils assistent le magistrat annuel puis les deux curatores placés à la tête de chaque région[1].

Tout comme les magistrats chargés d'une région, qui sont leurs supérieurs et exercent un contrôle sur eux, les vicomagistri ont à la fois une fonction administrative et religieuse. Ils sont assistés par des ministri dans leurs tâches. Toutefois, il semble que bien souvent le côté religieux ait pris le pas sur l'administration et toutes les inscriptions qui nous sont parvenus concernent des vicomagistri traitant des affaires religieuses. Ils doivent ainsi veiller à l'entretien des chapelles, à la célébration de certaines fêtes religieuses dédiées aux dieux Lares des rues ou des carrefours ou au Génie de l'empereur. Ils peuvent être chargés de la présidence de cérémonies ou de fêtes religieuses de quartier comme les Compitalia. Ils possèdent par ailleurs quelques attributions relatives à la paix publique qui se traduisent par une collaboration avec le préfet des vigiles et des missions de maintien de l'ordre. Enfin, ils contrôlent le commerce local et représentent leur quartier auprès des autorités.

Détermination du tracé des régions

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La détermination des contours exacts des régions issues de la division augustéenne est malaisée étant donné qu'ils ne figurent sur aucun des plans antiques qui nous sont parvenus[4]. Les auteurs antiques qui mentionnent la réforme administrative d'Auguste ne sont pas assez précis pour combler totalement cette lacune. Les historiens et archéologues modernes peuvent néanmoins s'appuyer sur différents types de documents, des textes anciens aux résultats des dernières fouilles archéologiques[4].

Évolution des limites de la ville

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La reconstitution du tracé des régions se base tout d'abord sur la connaissance des limites de la ville de Rome sous la République, limites qui dépendent du pomerium et du tracé de l'enceinte servienne. La ville à proprement dite est donc à cette époque entièrement située sur la rive gauche du Tibre[8]. Son périmètre est évalué à 9 650 mètres et sa superficie à environ 320 hectares[9].

Sous l'Empire, une forte croissance démographique a entrainé l'extension rapide de l'habitat en dehors du périmètre républicain. Le tracé du mur défensif construit à l'instigation de l'empereur Aurélien constitue un bon repère pour les historiens car il est connu exactement étant donné qu'il est encore aujourd'hui en grande partie bien conservé. Néanmoins, ce tracé ne correspond pas aux limites de la ville sous l'Empire, certainement parce qu'il n'est pas possible à l'époque de protéger efficacement toute la ville, trop étendue. Le tracé a donc été réfléchi afin de protéger les zones les plus importantes[7]. Le périmètre de l'enceinte, de 18 838 mètres, est donc inférieur au périmètre de la Rome impériale évalué à près de 22 300 mètres, pour une superficie d'environ 1 783 hectares[9]. Par conséquent, certaines régions s'étendent à l'extérieur du mur et leurs superficies peuvent être sous-évaluées. Ce serait le cas pour les regiones IX, VII et VI au nord et pour les regiones V et I au sud. Mais la région qui dépasse le plus de cette enceinte est la regio XIV. Seule une partie de la zone comprise entre le Tibre et les pentes du Janicule est incluse dans l'enceinte. La majeure partie de cette région, qui comprend la colline du Janicule et la plaine vaticane, se trouve à l'extérieur[10].

Les Régionnaires

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Ces catalogues précisent le nombre des édifices par type, le nombre de vici, les monuments remarquables, ainsi que le nombre de vicomagistri et de curatores pour chaque région[11]. Ils permettent d'appréhender leur délimitation au IVe siècle[a 7]. Malgré toutes ces précisions qui laissent penser qu'il a pu s'agir de documents administratifs utilisés par la préfecture urbaine, les catalogues semblent trop lacunaires et les relevés manquent trop de rigueur pour être considérés comme tels[12].

Description des régions

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Regio I : Porte Capène

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La première région dans la classification des Régionnaires tire son nom d'une des portes du Mur Servien, la Porte Capène, qui marque l'arrivée dans Rome de la Voie Appienne. La région s'étire d'abord le long de la vallée entre le Mont Palatin et le Caelius de la fontaine Meta Sudans, où convergent les limites des regiones I, II, III, IV et X, à la Porte Capène. Puis elle suit la vallée au sud du mont Caelius[13] jusqu'au mur d'Aurélien entre la Porte Appia et la Porte Metronia[14]. Elle est bordée au nord par les regiones III et IV, à l'ouest par les regiones X et XIII, au sud par la regio XII et à l'est par la regio II. La région adopte une forme beaucoup plus irrégulière que les autres régions. Il est possible que la dépression comprise entre le Palatin et le Caelius ne fasse pas partie de la regio I mais plutôt d'une des deux régions limitrophes, la regio II à l'est ou la regio X à l'ouest[15].

Selon les Régionnaires[n 1], la regio I a un périmètre de 12 211 pieds, soit 3 617 mètres, bien qu'il soit évalué à 7 086 mètres par les historiens modernes[16]. La superficie de la région est estimée à 765 000 m2[16], 1 320 000 m2 si on considère qu'elle s'étend au-delà du mur d'Aurélien, jusqu'à la rivière Almo[17].

Au IVe siècle, la région est divisée en dix vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 3 250 insulae et 120 domus. Les habitants disposent de 10 édicules, 16 horrea, 86 balnea, 87 fontaines et 20 boulangeries.

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 8]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Aedem Honoris et Virtutis Temple de l'Honneur et de la Vertu.
Délimitation de la Regio I Porta Capena dans la Rome antique.
Camenas et lacum Promethei Fontaine dédiée aux Muses et bassin de Prométhée.
Balineum Torquati et Vespasiani Bains de Torquatus et de Vespasien.
Thermas Severianus et Commodianas Thermes de Commode.
Aream Apollonis et Splenis et Calles Aire sacrée d'Apollon, Splenis et Calles.
Vicum vitrarium aream pannariam Quartier avec commerces en lien avec la fabrication de vêtements.
Mutatorium Caesaris • aream carruces Endroit où sont entreposés les transports et chariots impériaux et place publique où sont laissés les chariots privés dont la circulation est interdite dans Rome.
Balineum Bolani et Mamertini • Balineum Abascanti et Antiochiani Bains de Sextus Petronius Mamertinus, préfet du prétoire entre 139 et 143 apr. J.-C., et de Titus Flavius Abascantus, affranchi de Domitien.
Aedem Martis et Minervae et Tempestatis Temple de Mars, de Minerve et Tempestatis.
Arcum divi Veri Partici et divi Traiani et Drusi Arc de Lucius Verus, arc de Trajan et arc de Drusus.
Flumen Almonis Rivière Almo.

Regio II : Mont Caelius

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Cette deuxième région suit les contours de la colline du Caelius dont elle tire son nom, comprenant les deux sommets de la colline, le Caelius maior et le Caelius minor (ou Caeliolius). Elle s'étend du temple du Divin Claude jusqu'au mur d'Aurélien, comprise entre la via Latina et la via Tuscolana[14]. La région est limitrophe, au nord, des regiones III et V, et au sud et sud-ouest, de la regio I.

Selon les Régionnaires, la regio II a un périmètre de 12 200 pieds, soit 3 611 mètres, bien qu'il soit évalué à 3 893 mètres par les historiens modernes[18]. La superficie de la région est estimée à 643 000 m2[19].

Au IVe siècle, la région est divisée en sept vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 3 600 insulae et 127 domus. Les habitants disposent de 7 édicules, 27 horrea, 85 balnea, 65 fontaines et 15 boulangeries.

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 9]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Templum Claudii Temple du Divin Claude.
Délimitation de la Regio II Caelimontium dans la Rome antique.
Macellum magnum Marché de Néron.
Lupanarios Établissements offrant le service de prostituées.
Antrum Cyclopis Grotte des Cyclopes.
Cohortem V vigilum Caserne de la Ve cohorte de vigiles couvrant les regiones I et II.
Castra peregrina Caserne des pérégrins.
Caput Africae • Arborem sanctam « Tête de l'Afrique », arbre sacré. Centre de formation (paedagogium) des esclaves impériaux, tenant probablement son nom d'une sculpture voisine, sur le Vicus Capitis Africae, représentant une allégorie de la province d'Afrique et les ornements d'un éléphant[20].
Domum Philippi • Victiliana Domus de Philippe, domus victilienne.
Ludum matutinum et Gallicum Aire d'entrainement, écoles de gladiateurs.
Spoliarium • Samiarium • Armamentiarum Annexes du Colisée : morgue, armurerie, hôpital.
Micam aureum « Flocon doré », loge du palais de Néron.

Regio III : Isis et Sérapis

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La troisième région augustéenne tient son nom du sanctuaire d'Isis et Sérapis sur la via Labicana. Elle couvre la zone comprise entre les pentes du Caelius au sud, l'Esquilin à l'est, le Colisée à l'ouest, et le Cispius au nord. La colline de l'Oppius appartient à cette région. Cette dernière est bordée au sud par la regio II et une courte extrémité de la regio I, à l'est par la regio V et au nord et à l'ouest par la regio IV.

Selon les Régionnaires, la regio III a un périmètre de 12 350 pieds, soit 3 656 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en douze vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 2 757 insulae et entre 60 et 160 domus. Les habitants disposent de 12 édicules, 17 horrea, 80 balnea, 65 fontaines et 16 boulangeries.

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 10]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Amphitheatrum qui capit loca LXXXVII Amphithéâtre flavien, « qui peut accueillir 87 000 spectateurs ».
Délimitation de la Regio III Isis et Serapis dans la Rome antique.
Ludum matutinum et Dacicum Écoles et centres d'entrainement de gladiateurs
Domum Brutti Praesentis Maison de Brutius Praesens, IIe siècle
Summum choragum Principal fournisseur de matériel pour les spectacles dans les théâtres et amphithéâtres.
Monetam Atelier de frappe de monnaie.
Lacum pastorum Bassin des bergers.
Scholam quaestorum et caplatorum Écoles des questeurs et des caplatores, fabricants d'huile d'olive.
Thermas Titianas et Traianas Thermes de Titus et de Trajan.
Porticum Liviae Portique de Livie.
Castra Misenatium Caserne des marins de Misène.

Regio IV : Temple de la Paix

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La quatrième région tire son nom du temple de la Paix construit par Vespasien. La région couvre une zone correspondant à la dépression entre le Viminal et l'Esquilin occupée par le quartier de Subure, les contreforts des collines du Fagutal et du Cispius et une partie de la colline de la Velia. sa frontière au nord et à l'ouest se matérialise par le Clivus Suburanus, l'Argilète et la Voie Sacrée. Elle est bordée au nord et nord-ouest par la regio VI, à l'ouest par la regio VIII, au sud par la regio X et une petite partie de la regio I et à l'est par les regiones III et V.

Selon les Régionnaires, la regio IV a un périmètre de 13 000 pieds, soit 3 848 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en huit vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 2 757 insulae et 88 domus. Les habitants disposent de 8 édicules, 18 horrea, 75 balnea, 78 fontaines et 15 boulangeries.

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 11]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Porticum absidatum Portique à l'extrémité du Transitorium, tourné vers l'Argilète, où a été déposée une partie du butin provenant de Jérusalem.
Délimitation de la Regio IV Templum Pacis dans la Rome antique.
Aream Vulcani Volcanal.
Aureum bucinum « Buccin d'or ».
Apollinem sandaliarum Statue d'Apollon sur le Vicus Sandalarius.
Templum Telluris Temple de Tellus.
Horrea chartaria Entrepôt pour le papier.
Tigillum sororum Probablement une porte associée à deux autels.
colossum altum pedes CII s. habet in capite radia numero VII singula pedum XXII s. Colosse de Néron de 102 pieds de haut, portant sur sa tête une couronne de sept rayons long chacun de 6,7 mètres.
Metam sudantem Fontaine Meta Sudans, littéralement « la borne qui suinte ».
Templum Romae et Veneris Temple de Vénus et de Rome.
Aedem Iovis statoris Temple de Jupiter Stator.
Viam sacram Voie Sacrée.
Basilicam Constantinianam Basilique de Maxence et Constantin.
Templum Faustinae Temple d'Antonin et Faustine
Basilicam Pauli Basilique Æmilia.
Forum transitorum Forum de Nerva ou Transitorium.
Suburam Quartier pauvre et populeux de Subure.
Balineum Dafnidis Bains de Daphné.

Regio V : Esquilin

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La cinquième région tire son nom de la colline sur laquelle elle s'étend, l'Esquilin. Elle couvre une zone qui est située entièrement en dehors des limites du Mur Servien dont elle épouse le contour au nord-ouest. Elle inclut le Sessorium et s'étend jusqu'au mur d'Aurélien[21]. Elle est bordée à son extrémité nord par la regio VI, à l'ouest par les regiones IV et III et au sud par la regio II. La région est traversée par plusieurs aqueducs dont ceux de l'Anio Vetus, de l'Aqua Alexandrina, de l'Aqua Claudia et de l'Aqua Marcia.

Selon les Régionnaires, la regio V a un périmètre de 15 600 pieds, soit 4 618 mètres, bien qu'il soit évalué à 7 400 mètres par les historiens modernes[22]. La superficie de la région est estimée à 2 175 000 m2, ce qui en fait la deuxième région la plus étendue[23].

Au IVe siècle, la région est divisée en quinze vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 3 850 insulae et 180 domus. Les habitants disposent de 15 édicules, 22 horrea, 75 balnea, 74 fontaines et 15 boulangeries.

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 12]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Lacum Orphei Bassin ou fontaine d'Orphée.
Délimitation de la Regio V Esquiliae dans la Rome antique.
Macellum Liviani Marché livien de denrées alimentaires.
Nympheum divi Alexandri Nymphée d'Alexandre.
Cohortem II vigilum Caserne de la IIe cohorte de vigiles.
Herculem Syllanum Temple d'Hercule syllanien.
Hortos Pallantianos Jardins palatins.
Amphitheatrum castrensem Amphithéâtre Castrense.
Campum Viminalem subager Champ du Viminal s'étendant à l'intérieur des limites du mur servien.
Minervam medicam Temple de Minerve Medica
Isidem patriciam Temple d'Isis patricienne.

Regio VI : Alta Semita

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La sixième région tire son nom d'une artère importante, Alta Semita, qui monte sur le Quirinal. La région couvre une zone correspondant au Quirinal et à une grande partie du Viminal. Elle inclut au nord la caserne de la Garde prétorienne et son champ de manœuvre. Elle est bordée à l'ouest par la regio VII, au sud-ouest par la regio VIII, au sud-est et à l'est par la regio IV et une petite partie de la regio V.

Selon les Régionnaires, la regio VI a un périmètre de 15 700 pieds, soit 4 648 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en dix-sept vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 3 403 insulae et 146 domus. Les habitants disposent de 17 édicules, 18 horrea, 75 balnea, 73 fontaines et 16 boulangeries.

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 13]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Templum Salutis et Serapis Temple de Salus et Sérapis.
Délimitation de la Regio VI Alta Semita dans la Rome antique.
Templum Florae Temple de Flore.
Capitolium antiquum Vieux Capitole.
Statuam Mamuri Statue de Mamurus.
Templum dei Quirini Temple de Quirinus.
Malum punicum Carrefour ou lieu-dit Ad Malum Punicum.
Hortos Salustianos Jardins de Salluste.
Gentem Flabiam Temple de la gens Flavia.
Thermas Diocletianas et Constantinianas Thermes de Dioclétien et thermes de Constantin.
Castra praetoria Caserne de la Garde prétorienne.
X tabernas Les « Dix Boutiques ».
Gallinas albas • Aream Candidi La « Poule Blanche », la « Zone Blanche ».
Cohortem III vigilum Caserne de la IIIe cohorte de vigiles.

Regio VII : Via Lata

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La septième région porte le nom du prolongement de la Voie Flaminienne dans la ville, une fois franchie la Porta Flaminia : la via Lata (littéralement la « voie large »). La région, longue et étroite (2 km de long pour 200 à 500 m de large), s'étend du nord au sud du mur d'Aurélien au mur servien, du Pincio aux forums impériaux. Elle borde à l'est les pentes du Quirinal et à l'ouest le Champ de Mars[24]. Elle est limitrophe de la regio VI à l'est, de la regio VIII au sud et de la regio IX à l'ouest.

Selon les Régionnaires, la regio VII a un périmètre de 13 300 pieds, soit 3 937 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en quinze vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 3 805 insulae et 120 domus. Les habitants disposent de 15 édicules, 25 horrea, 75 balnea, 76 fontaines et 15 boulangeries.

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 14]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Lacum Ganymedis Bassin ou fontaine de Ganymède.
Délimitation de la Regio VII Via Lata dans la Rome antique.
Cohortem I vigilum Caserne de la Ire cohorte de vigiles.
Arcum novum Arc Nouveau.
Nympheum Iovis Nymphée de Jupiter.
Aediculam caprariam Édicule.
Campum Agrippae « Champ d'Agrippa ».
Templum Solis et castra Temple de Sol et caserne des cohortes urbaines.
Porticum Gypsiani et Constantini Portique Gypsien et Constantinien.
Templum duo nova Spei et Fortunae Nouveaux temples de Spes et de la Fortune.
Equum Tiridatis regis Armeniorum Statue équestre de Tiridate, roi d'Arménie.
Forum suarium Forum Suarium, grand marché de viande.
Hortos Largianos Jardins largiens.
Mansuetas • Lapidem pertusum Marché des animaux apprivoisés et « Roche Percée ».

Regio VIII : Forum romain

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La huitième région est la région centrale de Rome, comprenant le Capitole, la vallée située entre ce dernier et le Palatin, une partie du Vélabre ainsi que le Forum Romain (dont elle tient son nom), une partie des forums impériaux et l'extrémité occidentale de la Velia. Elle est bordée au nord-ouest par la regio IX, au nord par les regiones VII et VI, à l'est par la regio IV et au sud par les regiones X et XI[25]. La région correspond au centre historique de Rome où se concentrent les activités politiques, administratives et religieuses.

Selon les Régionnaires, la regio VIII a un périmètre de 14 067 pieds, soit 4 162 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en trente-quatre vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 3 480 insulae et 130 domus. Les habitants disposent de 34 édicules, 18 horrea, 85 balnea, 120 fontaines et 20 boulangeries[a 15].

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 15]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Rostra III Rostres (Rostra Tria), dont les Rostres impériaux et les Rostres de César divinisé.
Délimitation de la Regio VIII Forum Romanum dans la Rome antique.
Genium populi Romani • Aureum et equum Constantini Statue du Génie du Peuple romain et statue équestre dorée de Constantin.
Senatum • Atrium Minervae Sénat et Chalcidium de la Curie Julia.
Forum Caesaris Augusti Nervae Traiani Forums impériaux : forum de César, forum d'Auguste, forum de Nerva et forum de Trajan.
Templum Traiani et columnam coclidem altam pedes CXXVII s. gradus intus habet CLXXX fenestras XLV Temple de Trajan et Colonne Trajane (columna cochlis) haute de 127 pieds contenant un escalier de 180 marches et percée de 45 fenêtres.
Cohortem VI vigilum Caserne de la VIe cohorte de vigiles.
Basilicam argentariam • Basilicam Iuliam Basilique Argentaria et basilique Julia.
Templum Concordiae • Templum Saturni et Vespasiani et Titi Temple de la Concorde, temple de Saturne et temple de Vespasien.
Umbilicum Romae • Miliarium aureum Umbilicus Urbis Romae et Milliaire d'or.
Capitolium Capitolium, sommet du Capitole sur lequel se trouve l'aire capitoline.
Templum Castorem Temple des Dioscures.
Vestam Temple de Vesta et Maison des Vestales.
Horrea Germaniciana et Agrippiana Entrepôts pour le grain.
Atrium Caci Atrium de Cacus.
Vicum iugarium et unguentarium Vicus Iugarius.
Graecostadium Graecostasis, tribune située sur le Comitium réservée aux affaires diplomatiques.
Porticum margaritarium Portique margaritarien, échoppes de joailliers.
Elefantum herbarium Statue en pierre monumentale d'un éléphant placée sur le Vicus Iugarius près du Forum Holitorium.

Regio IX : Cirque Flaminius

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Le nom de cette neuvième région dérive de celui d'un champ de courses situé au sud du Champ de Mars, le Cirque Flaminius. La région s'étend sur tout le Champ de Mars, du Tibre jusqu'au Capitole au sud et jusqu'à la Via Lata au nord. L'île tibérine est incluse dans cette région. La regio X est donc délimitée au nord-est par la regio VII, au sud-est par la regio VIII et à l'est par le cours du Tibre[25]. La région comprend de nombreux complexes monumentaux, répartis en deux groupes : le plus ancien s'est développé autour du Cirque Flaminius et le plus récent autour du théâtre de Pompée.

Selon les Régionnaires, la regio IX a un périmètre de 32 500 pieds, soit 9 620 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en trente-cinq vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 2 777 insulae et 140 domus. Les habitants disposent de 35 édicules, 25 horrea, 63 balnea, 120 fontaines et 20 boulangeries[a 16].

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 16]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Stabula numero IIII factionum VIII • Trigarium Les quatre écuries des huit factions et lieu d'entrainement des trigae aux courses de chars.
Délimitation de la Regio IX Circus Flaminius dans la Rome antique.
Porticum Philippi Portique de Philippe.
Minucias duas veterem et frumentarium Ancien et nouveau portique de Minucius.
Cryptam Balbi Portique du théâtre de Balbus.
Theatra III inprimis Balbi qui capet loca XI. DX • Pompei capet loca XVII. DLXXX • Marcelli capet loca XX. D Trois théâtres dont le premier, le théâtre de Balbus, contient 11 510 places, celui de Pompée contenant 17 580 places et celui de Marcellus, avec 20 500 places.
Odium capet loca XI. DC • Stadium capet loca XXX. LXXXVIII Odéon de Domitien de 11 600 places et Stade de Domitien de 30 088 places.
Ciconias nixas Large place où sont débarqués les vins.
Pantheum Panthéon.
Basilicam Neptuni Matidies Marciani • Hadrianeum Basilique de Neptune, de Marcien, temple de Matidia et temple d'Hadrien.
Templum divi Antonini et columnam coclidem altam pedes CLXXV s. gradus intus habet CCIII fenestras LVI Temple et Colonne d'Antonin le Pieux (columna cochlis) haute de 175 pieds contenant un escalier de 203 marches et percée de 61 fenêtres.
Thermas Alexandrianas et Agrippianas Thermes de Néron et thermes d'Agrippa.
Porticum argonautarum et Meleagri Portiques des Argonautes et de Méléagre encadrant les Saepta Julia.
Iseum et Serapeum Sanctuaire d'Isis et de Sérapis.
Minervam Calcidicam Sanctuaire de Minerve Chalcidique.
Divorum Divorum, portique clos contenant deux petits temples dédiés au divin Titus et au divin Vespasien.
Insulam Felicles Habitation résidentielle haute de plusieurs étages.

Regio X : Palatin

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La dixième région tire son nom de la colline qu'elle contient : le Mont Palatin. Selon Tite-Live, son contour a été dessiné de façon à rester dans les limites de l'archaïque pomerium romuléen (Roma quadrata)[26]. Elle est située entre les regiones VIII et IV au nord, la regio I à l'est et la regio XI au sud et à l'ouest[26],[27]. L'intégralité du complexe palatial impérial, comprenant la maison d'Auguste et le palais impérial, est inclus dans la région.

Selon les Régionnaires, la regio X a un périmètre de 11 510 pieds, soit 3 440 mètres, bien qu'il soit évalué à 2 182 mètres par les historiens modernes[28]. La superficie de la région est estimée à 255 800 m2[28].

Au IVe siècle, la région est divisée en vingt vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 2 642 insulae et 89 domus. Les habitants disposent de 20 édicules, 48 horrea, 44 balnea, 89 fontaines et 20 boulangeries[a 17].

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 17]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Casam Romuli • Auguratorium « Maison de Romulus » et lieu de prise des auspices de Romulus (Roma quadrata).
Délimitation de la Regio X Palatium dans la Rome antique.
Aedem Matris deum et Apollinis Ramnusi Temple de Magna Mater et d'Apollon Ramnes.
Pentapylum • Aedem Iovis victoris Arc à cinq baies menant vers le temple de Jupiter Victor, reconstruit comme temple d'Héliogabale.
Domum Augustinianam et Tiberianam Palais impérial (Domus Augustana) et palais de Tibère (Domus Tiberiana).
Aream Palatinam Aire palatine.
Domus Dionis Palais de Dion.
Curuam veterem « Curies anciennes ».
Fortunam respicientem Statue de Fortuna.
Septizonium divi Severi Nymphée du Septizodium.
Victoriam Germanianam Sanctuaire commémorant les victoires sur les Germains.
Lupercam Grotte du Lupercal.

Regio XI : Cirque Maxime

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La onzième région prend le nom du Circus Maximus qui en occupe une bonne partie. Elle s'étend sur tout le long de la vallée de la Murcia, comprise entre l'Aventin et le Palatin, jusqu'au Vélabre, comprenant le Forum Boarium et l'extrémité du Pont Sublicius. Elle est bordée au nord par les regiones VIII et X, à l'est par les regiones I et XII, au sud par la regio XIII et à l'ouest par le Tibre.

Selon les Régionnaires, la regio XI a un périmètre de 11 500 pieds, soit 3 400 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en dix-neuf vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 2 600 insulae et 89 domus. Les habitants disposent de 19 édicules, 16 horrea, 15 balnea, 20 fontaines et 16 boulangeries[a 18].

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 18]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Qui capit loca CCCCLXXXV • Duodecim portas Circus Maximus qui peut accueillir 485 000 spectateurs et ses « Douze Portes », faisant référence aux stalles de départ (carceres).
Délimitation de la Regio XI Circus Maximus dans la Rome antique.
Templum Solis et Lunae Temple de Sol et Luna.
Aedem Matris deum et Iovis arboratoris Temple de Magna Mater et de Jupiter Arboratoris.
Cererem • Aedem Ditis patris • Templum Mercurii Temple de Cérès, Liber et Libera et temple de Mercure.
Portam trigeminam Porte Trigémine du Mur Servien.
Apollinem caelispicem Sanctuaire d'Apollon Caelispice (« qui regarde le ciel »).
Herculem olivarium • Fortunium Temple d'Hercule Olivarius et Temple de Portunus.
Velabrum Quartier du Vélabre.
Arcum divi Constantini Arc de Constantin divinisé.

Regio XII : Bains publics

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La douzième région tire son nom d'un monument qui disparaît durant l'Empire, la Piscina Publica mentionnée pour la première fois en 215 av. J.-C. et qui n'existe plus au IIe siècle selon Festus. Elle se situe entre la Voie Appienne au nord, l'Aventin à l'ouest, et le mur d'Aurélien au sud et à l'est. Elle est donc bordée par la regio I au nord-est, la regio XI au nord et la regio XIII à l'ouest.

Selon les Régionnaires, la regio XII a un périmètre de 12 000 pieds, soit 3 550 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en dix-sept vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 2 487 insulae et 113 domus. Les habitants disposent de 17 édicules, 27 horrea, 63 balnea, 81 fontaines et 20 boulangeries[a 19].

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 19]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Aream radicarium Area Radicaria, place occupée par un marché aux légumes.
Délimitation de la Regio XII Piscina Publica dans la Rome antique.
Viam novam • Clivium delfini Quelques rues de la région : Via Nova et Clivus Delphini.
Fortunam mammosam Sanctuaire dédiée à la Fortune.
Isidem Athenodoriam Statue d'Isis du sculpteur grec Athenodorus.
Aedem Bonae deae subsaxaneae Temple de Bona Dea.
Thermas Antoninianas Thermes de Caracalla.
Privata Adriani Maison qu'occupe Hadrien lorsqu'il est adopté par Trajan.
Septem domos Parthorum Les « Sept Maisons des Parthes ».
Campum lanatarium Place des marchands de bovins.
Domum Cilonis • Domum Cornificiae Maison de Lucius Fabius Cilo, consul en 204, et maison d'Annia Cornificia Faustina, sœur de Marc Aurèle.
Cohortem IIII vigilum Caserne de la IVe cohorte de vigiles.

Regio XIII : Aventin

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Cette treizième région s'étend sur tout l'Aventin dont elle tire son nom. Elle comprend aussi le principal port fluvial de Rome : l'Emporium et le mont Testaceus. Elle est délimitée au nord par la 'regio XI, à l'est par la regio XII et au sud et à l'ouest par le Tibre.

Selon les Régionnaires, la regio XIII a un périmètre de 18 000 pieds, soit 5 328 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en dix-huit vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 2 487 insulae et 130 domus. Les habitants disposent de 18 édicules, 35 horrea, 44 balnea, 89 fontaines et 20 boulangeries[a 20].

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 20]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Armilustrium Espace public situé au sommet de l'Aventin où se déroule la cérémonie de purification des armes après les campagnes militaires de l'année.
Délimitation de la Regio XIII Aventinus dans la Rome antique.
Templum Dianae et Minervae Temple de Diane Aventine et temple de Minerve.
Nymfea tria Les « Trois Nymphées ».
Thermas Surae et Decianas Thermes de Sura et Decius.
Dolocenum Sanctuaire de Jupiter Dolichenus.
Privata Traiani Maison privée occupée par Trajan lors de son adoption par Nerva.
Mappam Auream La « Carte d'Or ».
Platanonis La « Plantation », probablement une rue ou un quartier.
Horrea Galbae et Aniciana Entrepôts de Galba et des Anicii.
Porticum fabarium Portique fabarien, marché aux légumes.
Scalas Cassi Les escaliers de Cassius.
Forum pistorium Forum des meuniers.

Regio XIV : Transtiberim

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Le nom de cette quatorzième région signifie « au-delà du Tibre », c'est-à-dire de l'autre côté du Tibre, sur la rive droite, par rapport au centre historique de Rome. La regio XIV comprend toute la zone de Rome de l'autre côté du Tibre à l'intérieur du mur d'Aurélien, le quartier actuel du Trastevere, mais aussi une partie de la plaine vaticane au nord et la région des grands jardins au sud.

Selon les Régionnaires, la regio XIV a un périmètre de 33 388 pieds, soit 9 883 mètres. Au IVe siècle, la région est divisée en soixante-dix-huit vici gérés par deux curatores et 48 vicomagistri. Elle contient 4 405 insulae et 150 domus. Les habitants disposent de 78 édicules, 22 horrea, 86 balnea, 180 fontaines et 24 boulangeries[a 21].

Édifices remarquables signalés dans la Notitia Regionum Urbis XIV[a 21]
Notitia du Chronographe de 354 Traduction Plan
Gaianum et Frigianum Cirque de Caligula et de Néron et Phrygianum, sanctuaire de Magna Mater.
Délimitation de la Regio XIV Transtiberim dans la Rome antique.
Naumachias et Vaticanum Naumachie d'Auguste et naumachie de la plaine vaticane.
Hortos Domities • Hortos Getes Jardin de Domitius et jardin de Geta.
Ianiculum • Molinas Colline du Janicule et ses moulins à eau.
Balineum Ampelidis Prisci et Dianae Bains d'Ampelis, de Priscus et de Diane.
Statuam Valerianum Statue de Valerius.
Cohortem VII vigilum Caserne de la VIe cohorte de vigiles couvrant les regiones XI et XIV.
Caput Gorgonis « Tête de Gorgone ».
Herculem sub terram medium cubantem sub quem plurimum auri positus est Hercule « reposant sous le centre de la Terre, sous lequel une grande quantité d'or a été déposée ».
Fortis Fortunae Temple de Fors Fortuna.
Corariam Septimianam Collège de tanneurs institué par Septime Sévère ou Caracalla qui font bâtir de nombreuses tanneries sous contrôle de l'État. Du fait des odeurs dégagées et de leur besoin en eau, les tanneries sont installées à la périphérie, le long du fleuve[29].
Campum Bruttianum et Codetanum Campus Bruttianus, probablement en référence à la gens Bruttia qui devait avoir des intérêts sur la rive droite[30].
Codeta ou Campus Codetanus, dépression marécageuse faisant partie du Nemus Caesarum, correspondant à la partie occupée par la naumachie d'Auguste[31].
Castra lecticariorum Caserne des porteurs de litières impériaux, organisés selon un modèle militaire depuis Auguste comme le montre le fait qu'ils soient installés dans des castra et encadrés par des decuriones lecticariorum[32].

Notes et références

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  1. Sauf information contraire, les informations données pour chaque région proviennent des catalogues régionnaires Notitia et Curiosum (lire en ligne).

Références

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  • Sources antiques :
  1. Suétone, Vie des douze Césars, Auguste, XXX, 1
  2. Dion Cassius, Histoire romaine, Livre LV, 8, 7
  3. Tacite, Annales, XV, 40
  4. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, III, 66‑67.
  5. Histoire Auguste, Vie d'Antonin Héliogabale, 20.
  6. Suétone, Vie des douze Césars, Domitien, XII, 1
  7. Notitia Regionum Urbis XIV du Chronographe de 354 [1]
  8. Notitia et Curiosum, Regio I Porta Capena
  9. Notitia et Curiosum, Regio II Caelimontium
  10. Notitia et Curiosum, Regio III Isis et Serapis
  11. Notitia et Curiosum, Regio IV Templum Pacis
  12. Notitia et Curiosum, Regio V Esquiliae
  13. Notitia et Curiosum, Regio VI Alta Semita
  14. Notitia et Curiosum, Regio VII Via Lata
  15. a et b Notitia et Curiosum, Regio VIII Forum Romanum
  16. a et b Notitia et Curiosum, Regio IX Circus Flaminius.
  17. a et b Notitia et Curiosum, Regio X Palatium
  18. a et b Notitia et Curiosum, Regio XI Circus Maximus
  19. a et b Notitia et Curiosum, Regio XII Piscina Publica
  20. a et b Notitia et Curiosum, Regio XIII Aventinus
  21. a et b Notitia et Curiosum, Regio XIV Transtiberim
  • Sources modernes :
  1. a b et c Richardson 1992, p. 331.1.
  2. Fraschetti 2002, p. 65-66.
  3. a et b Fraschetti 2002, p. 66.
  4. a b et c Homo 1971, p. 93.
  5. Fraschetti 2002, p. 66-67.
  6. Cordier 2001, p. 87.
  7. a et b Homo 1971, p. 99.
  8. Homo 1971, p. 94.
  9. a et b Homo 1971, p. 95.
  10. Homo 1971, p. 100-101.
  11. Ralf 2006, p. 744.
  12. Ralf 2006, p. 744-745.
  13. Gozzini 2012, p. 359.
  14. a et b Capanna 2012, p. fig.II.
  15. Richardson 1992, p. 331.2.
  16. a et b Gozzini 2012, p. 359-360.
  17. Homo 1971, p. 100.
  18. Fatucci 2012, p. 358.
  19. Fatucci 2012, p. 342-358.
  20. Richardson 1992, p. 70.
  21. Fraioli 2012, p. 323-341.
  22. Fraioli 2012, p. 323.
  23. Fraioli 2012, p. 324.
  24. Capanna 2012, p. fig.2.
  25. a et b Richardson 1992, p. 332.
  26. a et b Richardson 1992, p. 332-333.
  27. Bruno 2012, p. 215.
  28. a et b Bruno 2012, p. 217.
  29. Richardson 1992, p. 100-101.
  30. Richardson 1992, p. 64.
  31. Richardson 1992, p. 92.
  32. Richardson 1992, p. 77.

Bibliographie

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  • Léon Homo, Rome impériale et l'urbanisme dans l'Antiquité, Albin Michel, coll. « L'évolution de l'humanité », , 665 p.
  • (en) Lawrence Richardson, A New Topographical Dictionary of Ancient Rome, Baltimore, (Md.), Johns Hopkins University Press, , 488 p. (ISBN 0-8018-4300-6)
  • Pierre Cordier, Rome, ville et capitale : de César à la fin des Antonins, Éditions Bréal, , 192 p.
  • Behrwald Ralf, « Les régionnaires de Rome : stratigraphies d’un texte », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 150e année, no 2,‎ , p. 743-764 (lire en ligne)
  • (it) Andrea Carandini (dir.), Atlante di Roma Antica, vol. II, Milan, Mondadori Electa,
    • (it) M.C. Capanna, « Pomeria, regiones di Augusto, murus Aureliani, viae : 775/750 a.C. - 279 d.C. », dans Atlante di Roma antica,
    • (it) Sarah Gozzini, « Regione I : Porta Capena », dans Atlante di Roma antica, , p. 359-360
    • (it) Giada Fatucci, « Regione II : Caelimontium », dans Atlante di Roma antica, , p. 342-358
    • (it) Fabiola Fraioli, « Regione V : Esquiliae », dans Atlante di Roma antica, , p. 323-341
    • (it) Daniela Bruno, « Regione X : Palatium », dans Atlante di Roma antica, , p. 215-280
  • Augusto Fraschetti, « La réorganisation du tissu urbain », dans Auguste et Rome, Presses Universitaires du Mirail, , p. 65-71
  • Jean-Pierre Guilhembet, « La densité des domus et des insulae dans les XIV régions de Rome selon les Régionnaires : représentations cartographiques », Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, t. 108, no 1,‎ , p. 7-26 (lire en ligne)
  • Jean-Marie Pailler, « Rome aux cinq régions ? », Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, t. 97, no 2,‎ , p. 785-797 (lire en ligne)
  • (it) D. Palombi, « Regiones Quattuordecim (topografia) », dans Eva Margareta Steinby (dir.), Lexicon Topographicum Urbis Romae, vol. IV, Rome, Edizioni Quasar, , p. 199-204

Articles connexes

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