YunoHost
YunoHost | |
Interface utilisateur des applications. | |
Famille | GNU/Linux, basée sur Debian |
---|---|
Langues | Multilingue |
État du projet | Actif |
Dépôt | github.com/YunoHost/yunohost |
Plates-formes | X86 et architecture ARM |
Licence | AGPL-3.0 |
Écrit en | Python, JavaScript, script shell et Lua |
Première version | [1] |
Dernière version stable | 12.0 ()[2] |
Environnement de bureau | Interface web |
Gestionnaire de paquets | Apt/Dpkg et le système d’apps de YunoHost |
Site web | yunohost.org/#/index_fr et yunohost.org/#/index_en |
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YunoHost est une distribution basée sur Debian GNU/Linux composée de logiciels libres et ayant pour objectif de faciliter la pratique de l’auto-hébergement au sens large.
Autrement dit, YunoHost permet d’installer et d’utiliser son propre serveur dans le but d’héberger, le plus souvent chez soi, des services tels que des boites de courriers électroniques, des sites web, des outils de synchronisation de fichiers, de messagerie instantanée, etc[3].
Le nom YunoHost vient de l’anglais Y-U-No-Host (Why you no host?), signifiant familièrement « Pourquoi t’héberges pas ? ». Il s’agit d’un jeu de mots issu du mème internet « Y U NO »[4].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le projet YunoHost a été initié en 2012 par Alexis Gavoty et Adrien Beudin, deux Français qui pratiquaient tous les deux l’auto-hébergement. En , Alexis Gavoty entreprend de reconfigurer son serveur mail en recopiant la configuration de celui d’Adrien Beudin. Développeur de métier, il décide d’automatiser le processus en créant une interface d’administration[5], ce qui les mène à la sortie d’une première version bêta le . Le lendemain, elle fait l’objet d’un article sur le blog de Korben[6]. La version 1.0 stable sort finalement le [7][source insuffisante].
Entre 2012 et 2014, de nouveaux contributeurs réguliers rejoignent le projet et YunoHost fera l’objet d’une réécriture complète en Python à la place de Ruby dans le cadre de la version 2.0.
À cette époque, le contexte de l’auto-hébergement s’élargit avec l’arrivée des premières cartes ARM, tel le Raspberry Pi. YunoHost s’inscrit de fait dans la lignée du projet FreedomBox théorisé en 2010 par Eben Moglen lors de son discours Freedom in the Cloud[8]. En 2014, en lien avec les FAI associatifs français de la Fédération FDN, naît La Brique Internet, croisement d’une carte ARM Olimex, de YunoHost et d’un VPN, qui permet entre autres de simplifier le procédé d’installation en contournant les interfaces et restrictions des box des FAI commerciaux [9],[10].
En 2015, Alexis Gavoty qui validait, jusque-là, la majeure partie des contributions passe la main aux autres contributeurs[5]. De façon organique, Jérôme Lebleu prend le relais étant la personne apportant le plus de contributions à cette époque[11][source insuffisante]. Puis, fin 2016, le projet est à l’arrêt depuis six mois faute de personnes se chargeant de l’intégration des contributions[5]. Constatant le poids des responsabilités induites par ce rôle, les contributeurs essaient de définir un cadre pour éclater cette responsabilité entre plusieurs personnes au travers d’un document formalisant le fonctionnement du collectif. Le projet redémarre alors, puis finalement un autre contributeur principal apparaît en la personne d’Alexandre Aubin.
En 2017, l’association Framasoft apporte son soutien en aidant à empaqueter les applications de la campagne Dégooglisons Internet[12].
Le est créée l’association Support Self-Hosting dans le but de soutenir financièrement le projet YunoHost et la pratique de l’auto-hébergement en général[13]. Le projet reçoit alors un financement de la fondation NlNet[14].
En 2021, YunoHost comptabilise plus de 5 500 serveurs principalement en France[15] mais aussi plus récemment en Allemagne à la suite de quelques parutions allemandes[16],[17]. La solution commence depuis à être adoptée par des hébergeurs comme Scaleway[18].
Philosophie
[modifier | modifier le code]YunoHost est une distribution qui vise à simplifier le plus possible les étapes nécessaires pour s’auto-héberger en faisant l’hypothèse que si une part importante de la population est capable d’utiliser en autonomie un ordinateur ou un smartphone, il pourrait en être de même pour des serveurs[non neutre][19][source insuffisante].
Comparativement à d’autres projets comme Synology, Cloudron, Sandstorm, Cozy Cloud ou FreedomBox, YunoHost a fait le choix de :
- publier son code sous licences libres et restreindre le catalogue officiel aux applications libres ;
- être multi-utilisateurs et muti-domaines ;
- sélectionner des dépendances comme une fondation pour les applications (nginx, postfix, dnsmasq, etc.)[20] ;
- créer son propre format de paquet afin de répondre aux besoins spécifiques du déploiement d’applications web plutôt que d’utiliser Docker ou un format existant comme les deb ;
- supporter des dispositifs légers tels que des cartes ARM avec 512Mo de RAM.
Organisation du projet
[modifier | modifier le code]Il n’existe pas de structure éditrice, YunoHost est porté par des personnes qui contribuent via le développement, l’empaquetage d’applications, les traductions ou encore la documentation. L’association Support Self-Hosting n’est présente qu’en soutien financier et administratif[13].
Versions
[modifier | modifier le code]- Anciennes versions non maintenues
- Anciennes versions maintenues
- Version actuelle
- Versions avancées
Version (nom) | Date de sortie | Debian | Changements majeurs |
---|---|---|---|
1.0 | [7] | Squeeze | |
2.0 | Wheezy | Passage à python2 et nginx | |
2.2 | Wheezy | Compatibilité Jessie | |
2.4 | Jessie | Outils de restaurations natifs | |
2.5 (Chelsea Manning) | Jessie | Support de Let's Encrypt | |
2.6 (Aaron Swartz) | Jessie | Changement d'URL des apps | |
2.7 (Eben Moglen) | Jessie | Mécanisme de migration | |
3.0 | Stretch | Passage à Stretch | |
3.1 | Stretch | Autoconfiguration des mails | |
3.2 | Stretch | Partage de logs pour le support | |
3.3 | Stretch | Indicateur de qualité des apps | |
3.4 | Stretch | Correctifs de sécurité | |
3.5 | Stretch | Thèmes pour le portail utilisateur | |
3.6 | Stretch | Fin du concept d'apps officielles | |
3.7 | Stretch | Gestion des groupes | |
3.8 | Stretch | Système de diagnostique | |
4.0 | [21] | Buster | Passage à Buster |
4.1 | Buster | Relais mail + groupes v2 | |
4.2 | [22] | Buster | Portage vers Python 3 et à Vue.js |
4.3 | Buster | ||
4.4 | [23] | Buster | |
11.0 | [23] | Bullseye | Passage à Bullseye |
11.1 | Bullseye | v2 du système de package | |
11.2 | Bullseye | ||
12.0 | Bookworm | Passage à Bookworm |
Critique
[modifier | modifier le code]En 2017, Aeris, développeur chez Cozy Cloud, a tenu une conférence pour parler de la sécurité et de la fiabilité des systèmes d’auto-hébergement comme YunoHost, la Brique Internet ou même Cozy Cloud. Il considère que le manque de régularité de la part des utilisateurs pour faire les mises à jour risque de compromettre la sécurité des serveurs ainsi créés, voire d’aboutir à la constitution de Botnet[24]...
Références
[modifier | modifier le code]- « https://yunohost.org/#/whatsyunohost_en »
- « YunoHost 12.0 (Bookworm) release / Sortie de YunoHost 12.0 (Bookworm) », (consulté le )
- Guénaël Pépin, « « Dégooglisons Internet » : on fait le point avec Luc Didry, administrateur système de Framasoft », (consulté le ).
- « "Y U NO" Guy », Know Your Meme, (lire en ligne, consulté le )
- https://toulibre.org/pub/2016-11-19-capitole-du-libre/videos/communaute-du-libre/bram-1-an-et-demi-de-brique-internet.mp4, Conférence "1 an et demi de brique internet" au Capitole du Libre 2016
- Korben, « Une distribution Linux spéciale auto-hébergement », sur Korben, (consulté le )
- (en) « update version 1.0 final · YunoHost/cd_build_v1@09b28af », sur GitHub (consulté le )
- « Highlights of Eben Moglen’s Freedom in the Cloud Talk - Software Freedom Law Center », sur softwarefreedom.org (consulté le )
- Par Louis Adam | Modifié le mercredi 25 nov 2015 à 11:22, « La Brique Internet : nouvelle offensive des FAI indépendants ? », sur ZDNet France (consulté le )
- [vidéo] https://www.youtube.com/watch?v=32OZusFsBzU Épisode sur la Brique Internet de Tracks produit par arte
- (en) « YunoHost/yunohost », sur GitHub (consulté le )
- « Après « Dégooglisons Internet », Framasoft lance sa nouvelle campagne Contributopia », sur nextinpact.com,
- « Résultats de recherche | Associations | journal-officiel.gouv.fr », sur journal-officiel.gouv.fr (consulté le )
- « YunoHost and the Internet Cube »
- (en) « Shodan Search », sur shodan.io (consulté le )
- (de) Von Tim Schürmann, « Mit Yunohost einen schlüsselfertigen (Heim-)Server für Web-Apps aufsetzen », sur heise.de,
- (de) « Tests: YunoHost », IT Administrator, (lire en ligne)
- (en) « Operating Systems for your Dedibox Dedicated Servers », sur Scaleway (consulté le )
- « PSES 2017 – Construire l’Internet du Futur avec YunoHost – Aleks, ljf », sur YunoHost Cinema (consulté le )
- (en) Ferdinand Thommes, « Self-hosting solution YunoHost for the private cloud », Linux Magazine, (lire en ligne)
- NextImpact, « YunoHost 4.0 passe en bêta, la migration vers Debian 10 (Buster) pour bientôt », sur nextinpact.com,
- (de) Lioh Möller, « YunoHost 4.2 veröffentlicht », (consulté le )
- (de) Sven Bauduin, « YunoHost 11.0 („Bullseye“): Server-Betriebssystem mit 350 Diensten für Einsteiger », ComputerBase (de), (consulté le )
- « Auto-hébergement, fausse bonne idée ? - aeris | April », sur april.org (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Auto-hébergement
- arkOS : projet similaire
- FreedomBox
- Redécentralisation d'Internet
- Neutralité du réseau
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Le choix de l’auto-hébergement avec YunoHost : rencontre avec l’équipe du projet », Linux Pratique, (consulté le )
- « YunoHost, l'auto-hébergement à portée de main », Linux Pratique, (consulté le )
- « Reprendre la main sur ses données avec l’auto-hébergement », (consulté le )
- « YunoHost 2.0 : l’auto-hébergement à portée de clic », LinuxFr, (consulté le )
- « YunoHost des versions de 3.0 à 3.3 », LinuxFr, 1e décembre 2018 (consulté le )