Argens (fleuve)

l'Argens
Illustration
L'Argens à Fréjus.
Carte.
Cours de l'Argens.
Loupe sur carte verte l'Argens sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 115,5 km [1]
Bassin 2 700 km2 [2]
Bassin collecteur l'Argens
Débit moyen 17,8 m3/s (Roquebrune-sur-Argens) [3]
Nombre de Strahler 6
Organisme gestionnaire SMA ou syndicat mixte de l'Argens[4]
Régime pluvial méridional
Cours
Source à 100 mètres au nord-ouest du Pont d'Argens
· Localisation Seillons-Source-d'Argens
· Altitude 280 m
· Coordonnées 43° 30′ 14″ N, 5° 54′ 25″ E
Embouchure la mer Méditerranée
· Localisation Fréjus
· Altitude m
· Coordonnées 43° 24′ 37″ N, 6° 44′ 13″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche l'Eau-Salée, la Cassole, la Bresque, La Florieye, la Nartuby, l'Endre, le Blavet, le Reyran.
· Rive droite le Cauron, la Ribeirotte, le Caramy, l'Aille, le Couloubrier.
Pays traversés Drapeau de la France France
Département Var
Arrondissement Brignoles, Draguignan
Cantons Barjols, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Cotignac, Lorgues, Luc, Le Muy, Fréjus
Régions traversées Provence-Alpes-Côte d'Azur
Principales localités Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Lorgues, Vidauban, Les Arcs, Le Muy, Roquebrune-sur-Argens, Puget-sur-Argens, Fréjus

Sources : SANDRE:« Y5--0200 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

L'Argens (prononcé [aʁʒɑ̃(s)]) est un fleuve côtier français, dont le cours est entièrement situé dans le département du Var, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui se jette dans la mer Méditerranée.

Étymologie

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Le fleuve était nommé Argenteus par les Romains. Il est mentionné sous deux orthographes en 1726 : Argens et Argent[5] et en 1741 : Argens ou Argents[6]. Son nom fait référence à la couleur « blanche comme l’argent » de ses eaux miroitantes[7].

Géographie

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La longueur totale de l'Argens est de 115,5 kilomètres[1].

Il prend sa source au pied du Devençon de l'Inarden, précisément à Seillons-Source-d'Argens, non loin de la limite avec la commune de Brue-Auriac, à 280 mètres d'altitude, et à 100 mètres au nord-ouest du lieu-dit le pont d'Argens[8].

Le fleuve coule d'ouest en est et se jette dans la mer Méditerranée, dans la commune de Fréjus et à environ 2,5 km du centre-ville. Son bassin versant est de 2 700 kilomètres carrés [2], drainant ainsi la moitié du département.

Sur son parcours, l'Argens forme par endroits de belles cascades. Il rencontre aussi de vastes plaines agricoles, notamment dans sa basse vallée.

De temps immémoriaux, le fleuve est sujet à des crues fréquentes, qui provoquent des inondations parfois catastrophiques en raison de la densité de l'urbanisation dans son lit majeur. De tout temps, les agriculteurs ont équipé le cours d'eau d'une multitude de prises d'eau donnant naissance à des canaux d'irrigations.

Communes et cantons traversés

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Le fleuve traverse vingt-et-une communes varoises[1] et sept cantons :

L'Argens a donné son nom aux communes suivantes :

Roquebrune-sur-Argens
ainsi qu'à différents toponymes comme Pont d'Argens, dans la commune de Lorgues.

Organisme gestionnaire

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Le conseil général du Var est, jusqu'à la mi-2015, le gestionnaire du Programme d'actions de prévention des inondations (PAPI d'intention) « Argens et affluents » du bassin versant de l'Argens[9]. Divers syndicats intervenaient autrefois dans le bassin versant : le SIAN ou syndicat intercommunal d'Aménagement de la Nartuby, le Syndicat intercommunal d'aménagement du cours inférieur de l'Argens, le Sivu du Cauron, le syndicat d'aménagement du cours supérieur de l'Endre, le syndicat intercommunal de l'Issole, etc[10].

Le Syndicat mixte de l'Argens (SMA)[11] a été créé le , et il remplace désormais les anciens organismes gestionnaires. Il a pour compétences l’entretien, la gestion, l’aménagement des cours d’eau et la prévention des inondations dans le bassin de l’Argens, ainsi que la restauration des milieux. Il regroupe soixante-quatorze communes et huit intercommunalités, et est chargé de mettre en œuvre l’ensemble du programme d’action de prévention des inondations (PAPI complet) de l'Argens et des Côtiers de l'Esterel[12],[13],[4].

L'Argens au Vallon Sourn (Correns).
Le Reyran à la confluence avec l'Argens près de l'ancienne Base d'aéronautique navale de Fréjus-Saint Raphaël[14].
Confluence de l'Argens et de l'Eau Salée.

L'Argens a quarante-cinq (45) affluents référencés au SANDRE dont d'amont en aval[1]:

  • la Meyronne (rd[note 1]) 5,6 km avec deux affluents.
  • le Cauron (rd) 29,1 km avec deux affluents.
  • L'Eau Salée ou rivière de Barjols (rg) 23,2 km avec quatre affluents.
  • La Ribeirotte (rd) 14,8 km avec un affluent.
  • La Cassole (rg) 17,5 km avec huit affluents.
  • Le Caramy (rd) 45,9 km avec douze affluents dont :
    • L'Issole (rd) 46,4 km avec neuf affluents.
  • La Bresque (rg) 34,8 km avec dix affluents.
  • La Florièye ou Florieye (rg) 26,4 km avec sept affluents.
  • Le Réal (rg) 13,8 km avec deux affluents.
  • L'Aille (rd) 30,3 km avec seize affluents dont :
    • le Riautort, 13,5 km sur deux communes avec quatre affluents.
  • le Couloubrier (rd) 14,2 km avec cinq affluents.
  • La Nartuby (rg) 34,4 km avec onze affluents.
  • L'Endre (rg) 28,5 km avec quinze affluents.
  • Le Blavet (rg) 14,7 km avec sept affluents.
  • le Fournel (rd) 10,8 km avec un affluent
  • La Grande-Garonne (rg) 14,8 km avec quatre affluents.
  • le Reyran (rg) 26,8 km avec dix affluents.

Rang de Strahler

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Le rang de Strahler est de six par l'Aille.

L'Argens est un cours d'eau peu abondant, mais suffisamment fourni toute l'année (cependant il s'était retrouvé en partie asséché en septembre 2007[note 2]). Son régime hydrologique est dit pluvial méridional.

L'Argens à Roquebrune-sur-Argens

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Son débit a été observé sur une période de 37 ans (1970-2007), à Roquebrune-sur-Argens, à 6 m d'altitude, tout près de son embouchure dans la mer[3]. Le bassin versant du fleuve y est de 2 530 km2, c'est-à-dire sa presque totalité.

Le module du fleuve à Roquebrune-sur-Argens est de 19,1 m3/s.

L'Argens présente des fluctuations saisonnières modérées. On y distingue deux périodes divisant l'année. Les hautes eaux se déroulent de l'automne au printemps et portent le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 16 et 35 m3/s, d'octobre à mai inclus, avec un maximum fort net en janvier (34,9 m3/s) et février (30,0 m3/s). Dès fin mai, s'amorce une décrue rapide qui mène aux basses eaux d'été, se déroulant de juin à septembre inclus, avec un minimum au mois d'août (moyenne mensuelle de 6,05 m3/s), ce qui est encore très confortable en Provence. Au total, les oscillations saisonnières sont relativement peu importantes. Cependant les fluctuations de débit peuvent être beaucoup plus prononcées sur de plus courtes périodes et varient d'après les années.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Y5312010 - l'Argens à Roquebrune-sur-Argens pour un bassin versant de 2 530 km2 et à 6 m d'altitude[3]
(08/02/2014 - Données calculées sur 44 ans)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable

Au total, l'Argens est un cours d'eau assez peu abondant, si du moins on le compare à ses voisins orientaux tels le Var, l'Estéron ou la Siagne. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 239 millimètres par an, ce qui est plutôt médiocre, valant nettement moins que la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, et très inférieure à celle du Var (553 millimètres par an). Le débit spécifique (ou Qsp) du fleuve atteint 7,6 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Étiage ou basses eaux

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Le Rocher de Roquebrune, vu sur le fleuve Argens.

Le VCN3 peut chuter jusque 3 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui n'est toujours pas sévère.

Crues ou hautes eaux

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Cependant les crues peuvent être très importantes pour un fleuve côtier au débit modéré. L'Argens suit en cela le modèle classique méridional. Les débits QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 320 et 510 m3/s. Le QIX 10 est de 640 m3/s et le QIX 20 de 770 m3/s. Quant au QIX 50, il se monte à 930 m3/s et le QIX 100 n'a pas pu être encore calculé vu la période d'observation de moins de 50 ans.

Le débit instantané maximal enregistré a été de 748 m3/s le et 1 150 m3/s le , tandis que le débit journalier maximal était de 700 m3/s le et de 994 m3/s le . En comparant la première de ces valeurs (débit instantané maximal) avec l'échelle des QIX du fleuve, il apparaît que cette crue était légèrement plus importante que cinquantennale, sans doute d'ordre d'une centaine d'années, et donc rare.

Le bassin versant de l'Argens s'est notamment fait connaître lors des énormes inondations meurtrières de juin 2010, en particulier celles provoquées par la Nartuby à Draguignan[15], lors d'un fort Épisode météorologique méditerranéen. Ultérieurement d'autres crues s'y sont réalisées le [16], le [17] et le .

Aménagements et écologie

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Une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type II est décrite depuis 1988 pour 2 833 hectares pour vingt-deux communes : ZNIEFF 930012479 - Vallée de L'Argens[18].

Jusqu'à la fin du XIXe siècle l'Argens était le seul cours d'eau flottable du département du Var et ce sur une distance de 62 km entre sa confluence avec la Bresque et la mer. Le pin débité en planches aux scieries du Muy et de Fréjus constituait alors l'essentiel du bois flotté. Vers 1880, le bois était conduit à Saint-Raphaël pour être ensuite transporté vers Marseille ou Toulon. Le fleuve n'est plus utilisé de nos jours pour la navigation et le flottage.

Cicéron cite le fleuve dans une de ses lettres : « Je suis venu à grandes journées au marché des Volcantiens (aujourd'hui Le Luc), et l'ayant passé, j'ai campé au bord de l'Argens (Argenteum flumen), vis-à-vis d'Antonins » (épistolaire 3 4)[19].

Il est également cité par Pline l'Ancien dans le livre troisième de son Histoire Naturelle[20].

Liens externes

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Image externe
selon rando.var
bassin versant de l'Argens dans le Var
Image externe
selon le syndicat Nartuby
périmètre du futur PAPI Argens dans le Var

Bibliographie

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Notes et références

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  1. rd pour rive droite et rg pour rive gauche
  2. Source : France 2, journal de Télématin, 2007-10-02 mardi.

Références

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  1. a b c et d Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Argens (Y5--0200) » (consulté le )
  2. a et b rando.var, « Le fleuve Argens » (consulté le ).
  3. a b et c Banque Hydro - Ministère de l'Écologie, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Argens à Roquebrune-sur-Argens (Y5312010) » (consulté le )
  4. a et b « VarMag' - Rivières et cours d'eau »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.var.fr (consulté le ).
  5. Claude-Marin Saugrain et Du Moulinet, Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne, et de la Nouvelle France traitant de tout ce qui y a rapport : soit géographie, étymologie, topographie, histoire, gouvernement ecclésiastique, civil, & militaire ; justice, finance, commerce ou curiosité, dans lequel on trouvera, les noms, la situation, et la description de toutes les provinces, fleuves, rivières, villes, bourgs, villages, paroisses & communautez du royaume. Et sur chaque lieu : le nombre des habitans, leurs mœurs, coutumes & négoces particuliers. les archevêchez, évêchez, abbayes, prieurez, chapitres, cures et leur revenu. Les pairies, duchez, principautez, marquisats, comtez, vicomtez, baronies, siries, châtellenies, & autres fiefs considérables. Les gouvernemens, leur étenduë, & leurs officiers. Les conseils royaux, parlemens, chambres des comptes, cours des aydes, présidiaux, bailliages & autres juridictions, avec leurs ressorts. Les forêts, mines, minières, eaux : minérales ; & autres matières intéressantes, chez Saugrain, pere, (lire en ligne)
  6. Antoine Auguste Bruzen de la Martinière, Le grand dictionnaire géographique, historique et critique, Volume 3, libraires associés, 1737 -1741 (lire en ligne)
  7. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Volume I : Formations préceltiques, celtiques, romanes. Notice 5027, p 10597
  8. Institut Géographique National, Géoportail: Site Internet: http://geoportail.fr/url/7FFR4B
  9. « L'entretien de l'Argens »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.var.fr (consulté le ).
  10. « Compétence Eau et Energie Hydraulique », sur www.amf83.fr (consulté le ).
  11. Syndicat mixte de l'Argens
  12. 74 communes varoises luttent désormais ensemble contre les inondations de l'Argens
  13. Le programme d’actions de prévention des inondations (PAPI) Argens et affluents est opérationnel : Les enjeux d’un programme d’actions de prévention des inondations
  14. actuellement Base nature François Léotard
  15. « RDBRMC - Serveur de données hydrométriques en temps réel du bassin Rhône Méditerranée » (consulté le ).
  16. « Var : l'Argens est en crue », sur francetvinfo.fr (consulté le ).
  17. « Une crue exceptionnelle de l'Argens dans le Var », sur francebleu.fr (consulté le ).
  18. ZNIEFF 930012479 sur le site de l’INPN et sa carte sur le site de la DIREN.
  19. (la) In quo Epistolae ad Familiares : 7, Joan. Bapt. Coignard, (lire en ligne)
  20. « LacusCurtius • Pliny the Elder's Natural History — Book 3 », sur penelope.uchicago.edu (consulté le ).
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