- 420 000 à - 380 000 (environ) : Des chasseurs nomades s'établissent sur une plage abritée, exposée au sud par Homo erectus sur le site de Terra Amata (la Terre Folle ou la Terre Aimée). Le niveau de la mer était alors à + 26 mètres par rapport à celui d'aujourd'hui, et le fleuve Paillon y débouchait par un estuaire.
Au début du IIe siècle av. J.-C., les peuples ligures de la région, les Déceates et les Oxybiens, lancent des attaques répétées contre Antipolis et Nicea. Les Massaliotes font appel à Rome.
- 154 av. J.-C. le consulQuintus Opimius défait les Déceates et les Oxybiens et prend Aegythna, oppidum des Décéates. Les territoires "conquis" par les Romains sur les populations indigènes sont donnés aux Phocéens et administrés par l'intermédiaire de ses colonies, Antipolis et Nicaea. Première mention dans les textes de Nikaïa[1].
- 49 av. J.-C. Massilia ayant pris le parti de Pompée, Jules César victorieux lui enlève ses colonies Antipolis et Nikaïa.
- 13 : Les Romains créent le district militaire des Alpes Maritimes.
milieu du Ier siècle : création de la province des Alpes maritimes sous l'empereur Claude. Cemenelum, capitale de la province, ne semble pas antérieure au milieu du Ier siècle ap. J.-C. Elle est située sur la colline qui deviendra le quartier de Cimiez.
261 : Venue de l'impératrice Cornelia Salonina dans les Alpes maritimes dans le but de se soigner en allant prendre les eaux à Berthemont-les-Bains. Elle aurait exigé du procurateur de Cemenelum, l'arrêt des persécutions contre les Chrétiens et accordé la liberté de culte aux habitants de Cemenelum et aux populations alpines. Le socle d'une statue dédiée à Salonine a été retrouvé dans les fouilles du site de Cemenelum.
314 : La communauté chrétienne de Nice est bien établie ; le diacre Innocent et l'exorciste Agapius participe au concile d'Arles. Amantius, évêque de Nice, participe au concile d'Aquilée en 381. Il faut noter la présence de deux évêchés au Ve siècle, l'un à Nice, l'autre à Cimiez. Ils sont réunis par le pape Hilaire en 465[1].
732 (ou 739[1]) : Cimiez est probablement détruite et Nice souffre à la suite de la descente et de la reprise en main de la Provence par Charles Martel, aidé par les Lombards). Ces destructions sont attribuées par la légende locale aux Sarrasins.
813 : La ville de Nice est ravagée par la mer. Les Sarrasins détruisent Cimiez. 891 : Les Sarrasins abordent à nouveau Nice, avant de s'en prendre au Piémont puis aux Alpes.
1002 : première mention, dans un cartulaire, d'anciennes murailles (muro antiquo) au nord de la colline urbanisée, et de la cathédrale Sancta Maria sedis Niciensis.
1295 : Création de la ville de Villefranche, près de Nice, avec une station de galères pour lutter contre les pirates.
1306 : Le 20 mars est fondée la Confrérie des Pénitents Blancs, également appelée Societas Gonfalonis ou Societas Sanctae Crucis (qui existe toujours sous le nom « d'Archiconfrérie de la Sainte-Croix »).
1349 : Séisme dans l'arrière pays et grande peste noire.
1525 : François Ier s'embarque comme prisonnier pour l'Espagne à Villefranche près de Nice, après sa défaite à Pavie.
1526 : Les Terres neuves de Provence prennent la dénomination administrative de comté de Nice.
: Crue du Paillon.
: Une partie du Pont Vieux en pierre est emportée par le Paillon.
1536 : Les terres savoyardes sont entièrement envahies par le Roi de France, la ville de Nice sert, grâce à sa puissante citadelle, de dernier refuge au Duc de Savoie.
1536 : Charles Quint passe le col de Tende dans l'arrière-pays niçois, traverse le Var avec 90 000 hommes et ravage la Provence.
1537 : Ostension du Saint-Suaire depuis la tour saint Elme. Environ 120 édifices sont expropriés du sommet de la colline, pour améliorer les fortifications[1].
: La flotte ottomane commandée par Khayr ad-Din « Barberousse » arrive en rade de Villefranche. Le , Barberousse fait aux Niçois une proposition de reddition. André Odinet de Monfort, gouverneur de la ville et du comté de Nice, rejette la proposition. Le siège de Nice commence. Les combats débutent entre les milices urbaines et l'avant-garde ennemie. Les Niçois sont repoussés dans les murs. Les coalisés installent leurs batteries tout autour de la ville (l'actuel Vieux-Nice forme à l'époque la totalité de la ville). Le , un parlementaire turc remet au Sire de Montfort une sommation : la capitulation immédiate ou la mise à sac de la ville. La réponse est encore négative.
: Les troupes françaises terrestres commandées par François de Bourbon, comte d'Enghien arrivent. Ils franchissent le Var.
: Les bombardements commencent. Les armées françaises et turques se répartissent les zones d'attaques. Les batteries turques entrent en action et auraient tiré 1 200 coups de canon vers la ville qui riposte avec l'artillerie installée dans la citadelle. Les bombardements occasionnent de graves dommages aux fortifications.
: Les assiégeants se préparent à donner l'assaut final en plaçant en ligne, face à la ville, une centaine de vaisseaux armés, tandis que les troupes terrestres se forment en colonnes. L'attaque est d'une rare violence, permettant aux attaquants d'ouvrir deux brèches dans les remparts. La population entière se porte à la défense de la ville. C'est ce jour-là qu'une lavandière, Catherine Ségurane, aurait galvanisé le courage de ses compatriotes en s'emparant d'un drapeau turc. Elle est aujourd'hui une figure emblématique de la cité. L'acharnement des défenseurs fait durer la lutte encore quelques jours.
, les assiégés, réunis en assemblée générale des responsables de la défense et avec l'assentiment du gouverneur du château, décident d'accepter les nouvelles conditions de l'adversaire qui prévoient la remise de la ville aux seuls Français et le droit pour les habitants de se réfugier dans la citadelle.
: Le chevalier d'Aulx pénètre dans Nice et en prend possession au nom du roi de France. Le siège du château commence. Il va durer 18 jours.
: un nouvel ultimatum de Barberousse est repoussé par la forteresse. Les Turcs commencent à trouver le temps long et s'inquiètent des rumeurs qui annoncent l'arrivée d'une armée savoyarde de secours appuyée par la flotte de l'amiral génois Andrea Doria. Français et Turcs commencent par ailleurs à être à court de munition. Dans la nuit du au , violant les accords, les Ottomans mettent à sac la ville qui prend feu et Barberousse s'éloigne emmenant 2 500 personnes captives que les galères emportent vers les marchés d'esclaves. Suivant les historiens, les Français participent également aux incendies.
: Le comte d'Enghien se retire pour éviter de rester seul face aux armées du duc de Savoie.
: Le duc de Savoie Charles II arrive avec près de 15 000 hommes, tandis que la flotte du Génois Andrea Doria apparaît à son tour.
: La paix est définitivement établie par la signature du traité de Cagnes entre les représentants de Charles II, de l'empereur et du roi de France. Le roi de France renonce définitivement au comté de Nice et à la vallée de la Stura.
1691 : Les Français sont, une nouvelle fois, devant la ville, commandés par Catinat. À partir du 12 mars, 20 000 hommes mettent le siège devant la cité. Cette fois, Nice capitule (le 5 avril). Louis XIV s'empare de l'ensemble du pays niçois et prend le titre de comte de Nice.
1693 : Vauban inspecte la région de Nice pour préparer la restauration des fortifications.
1695 : Le duc de Savoie récupère le comté de Nice par le mariage de sa fille avec le petit-fils de Louis XIV.
1704-1706 : Troisième siège par les Français. Les troupes de La Feuillade détruisent définitivement le château et sa forteresse sur ordre de Louis XIV. Début de la seconde grande extension urbaine.
1709 : Les oliviers gèlent dans la région de Nice.
1720 : Victor-Amédée II, duc de Savoie, devient aussi roi de Sardaigne.
1744-1748 : Occupation française. Les armées franco-espagnoles traversent le Var et s'emparent du comté de Nice. Les Anglais, alliés du roi Charles-Emmanuel III, découvrent Nice.
1792 : Invasion du pays niçois par les troupes révolutionnaires françaises. Prise de Nice et de Villefranche-sur-Mer. Premier rattachement à la France (qui va durer jusqu'en 1814). En réaction aux exactions commises par les troupes françaises apparaît le barbétisme.
1793 : Rattachement du comté de Nice à la France et création du département des Alpes-Maritimes
: Le comté de Nice est rattaché à la France après vote de la population et devient le 85edépartement sous le nom d'Alpes-Maritimes.
1794 : Bonaparte, général d'artillerie de l'armée qui lutte contre les Sardes et les Autrichiens dans le comté de Nice, habite au no 6 dans la rue qui porte aujourd'hui son nom.
1796 : Nouveau séjour de Bonaparte pour prendre le commandement en chef de l'armée d'Italie.
1814 : Le premier traité de Paris rend le comté de Nice à la Maison de Savoie. Les frontières de 1760 entre le comté de Nice et la France sont rétablies.
1859 : En vertu de l'alliance de 1858 (entrevue de Plombières) entre la France et la Maison de Savoie, Napoléon III aide le Piémont-Sardaigne à chasser les Autrichiens des provinces du Nord de l'Italie afin de permettre à la péninsule de réaliser son unité. L'accord prévoit, en échange, de donner Nice et la Savoie à la France. Cependant, la paix de Villafranca, signée prématurément par l'Empereur, laisse la Vénétie à l'Autriche et ne réalise donc qu'imparfaitement les buts de l'alliance ; la cession de Nice et de la Savoie est compromise, d'autant plus que ce double rattachement rencontre l'hostilité du Royaume-Uni.
Annexion de la province de Nice à la France (1860)
1860 : Seconde Annexion du comté de Nice à la France : Après un plébiscite de ratification, le comté de Nice (sauf les villages de Tende et la Brigue) devient français. Il lui est adjoint l'arrondissement de Grasse détaché du département du Var afin de former le département des Alpes-Maritimes (3 arrondissements : Nice, Grasse et Puget-Théniers). Nice perd alors sa cour d'appel.
Sur les quatre députés du département des Alpes-Maritimes élus à l'Assemblée nationale à la suite des premières élections législatives organisées après la chute de l'Empire, trois sont des séparatistes niçois, dont Joseph Garibaldi, extrêmement populaire à Nice. L'élection de ce dernier est, cependant, invalidée.
: Rafle de Juifs étrangers décidée par le gouvernement Pierre Laval. 655 personnes sont arrêtés et internées à la caserne Auvare et 560 d'entre elles sont déportées le à Auschwitz via Drancy.
: Le maire de Nice Jean Médecin est destitué et s'enfuit à Avignon et à Annot. Il sera arrêté en 1944 par la milice et incarcéré à Nice, puis à Belfort d'où il s'évade la même année.
: Arrivée du SSAlois Brunner et de l'armée allemande en remplacement de l'armée italienne.
: Déportation de 1 820 Juifs vers Drancy. Après son départ, 1 129 autres personnes sont déportées, jusqu'au . Certaines organisations parviennent à sauver des Juifs. Le réseau Marcel, dirigé par Moussa Abadi, sauve ainsi 527 enfants avec l'aide de l'évêque, Paul Rémond.
: Bombardement par l'aviation américaine de la gare saint Roch. Il fait 308 morts, 499 blessés et 5 600 sinistrés. La situation économique devient en outre catastrophique et la ville connaît une quasi-famine pendant l'été 1944.
: Jacques Médecin est condamné à un an de prison ferme pour délit d'ingérence, puis est accusé d'avoir perçu des pots-de-vin de la part de la société Serel.
: Jacques Médecin est condamné en 1re instance pour abus de confiance à deux ans de prison ferme, 200 000 francs d'amende et cinq ans de privation des droits civiques
: Jacques Médecin est condamné par la cour d'appel de Grenoble à deux ans de prison ferme, 1 million de francs d'amende et cinq ans de privation des droits civiques. Jacques Médecin, ayant purgé sa peine, est libéré. Il retourne en janvier 1996 à Punta del Este où il meurt le .
: Ponctuant la fin des travaux de requalification et de piétonnisation de la cité du Parc, une voie rebaptisée « cours Jacques-Chirac » (parallèle et toute proche du quai des États-Unis), sont inaugurés en présence de Claude Chirac et par Christian Estrosi cette rénovation, et sur celui-ci, une statue en pied de l'ancien président, œuvre du sculpteur Patrick Frega[16].
↑ abcde et fMarc Bouiron (dir. et directeur du Service archéologie de la ville de Nice), Nice - La colline du château, Nice, Mémoires millénaires, , 302 p. (ISBN978-2-919056-23-1), p. 37-45
André Compan et Michel Campan (préf. Richard Pogliano), Histoire de Nice et de son Comté, Nice, éditions Campanile, coll. « Histoire », , 15e éd. (1re éd. 1973), 510 p. (ISBN9782369930549). — Édition illustrée, revue et augmenté par Michel Compan, fils d'André Compan.
Jean-Loup Fontana, Nice et le comté : Une histoire multimillénaire, Saint-Laurent-du-Var, Mémoires Millénaires, , 248 p. (ISBN978-2-919056-65-1, présentation en ligne).