Cours du Chapeau-Rouge
Cours du Chapeau-Rouge | ||
Cours du Chapeau-Rouge illuminé la nuit. | ||
Situation | ||
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Coordonnées | 44° 50′ 33″ nord, 0° 34′ 19″ ouest | |
Pays | France | |
Région | Nouvelle-Aquitaine | |
Ville | Bordeaux | |
Quartier(s) | Triangle d'Or | |
Début | Place Jean-Jaurès | |
Fin | Rue Sainte-Catherine | |
Morphologie | ||
Type | Cours | |
Longueur | 280 m | |
Histoire | ||
Anciens noms | Fossat de Tropeyta Fossés du Chapeau-Rouge Fossés Marat | |
Monuments | Palais de la Bourse Opéra national de Bordeaux Grand Théâtre | |
Protection | Patrimoine Mondial de l'Humanité Monument historique Site patrimonial remarquable | |
Géolocalisation sur la carte : Bordeaux | ||
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Le cours du Chapeau-Rouge est une grande avenue prestigieuse de la ville de Bordeaux. Il se situe au sein du Triangle d'or[1], quartier le plus bourgeois de Bordeaux, et présente une impressionnante succession d'hôtels particuliers.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Le cours part de la place Jean-Jaurès, près des quais de la Garonne, à l'arrière du Palais de la Bourse, et se termine au croisement de la rue Sainte-Catherine et de la place de la Comédie près du Grand Théâtre.
Le cours délimite deux quartiers historiques de la ville, au nord celui du Triangle d'Or, chic et classique, et au sud celui de Saint-Pierre, cœur historique de Bordeaux .
Bordée de nombreux commerces et banques, cette voie est fermée à la circulation automobile par son caractère piéton et ses édifices et hôtels particuliers classés monuments historiques, site patrimonial remarquable et Patrimoine Mondial de l'Humanité à l'Unesco.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le cours tire son nom d'une auberge située à l'emplacement du n°1 place Jean-Jaurès. Son enseigne était un chapeau rouge, en souvenir du passage d'un cardinal et sa suite, au sein de l'établissement[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Du decumanus aux fossés du rampart
[modifier | modifier le code]À l'origine ce cours, suivant un axe est-ouest, était avec le cours de l'Intendance le premier decumanus maximus de Burdigala (Bordeaux antique). Il est alors bordé de maisons, et inclut même un réseau d'égouts[2].
Le fossé du rempart
[modifier | modifier le code]Au ive siècle, afin de se protéger des invasions, la ville s'enferme dans des murailles dont le tracé passe par cet axe. Tandis que le decumanus se déplace au niveau des actuelles rues de la Porte-Dijeaux et Saint-Rémi, le fossé Tropeyte est creusé le long du rempart romain. Il tire son nom du ruisseau et du quartier qui deviendra très actif autour du port médiéval[2].
Voie élégante jusqu'au XVIIe siècle
[modifier | modifier le code]Avec la construction de la troisième enceinte qui englobe le quartier Tropeyte, le fossé est peu à peu comblé à partir du XIe siècle[3], et l'axe devient une voie élégante : la grande carreyra sobre lo fossat de Tropeyta. La voie devient ensuite la rue du Chapeau-Rouge, en raison de la présence d'une auberge, attestée dès 1464 et disparue en 1679, dont l'enseigne était un chapeau rouge, souvenir d'un cardinal descendu dans l'établissement[2].
Amputation du côté nord pour le château Trompette
[modifier | modifier le code]A la suite des révoltes des Bordelais, Louis XIV fait agrandir le château Trompette, ce qui entraine la destruction de tout le quartier, y compris tout le côté nord de cette voie. Les façades côté sud donne alors directement sur le glacis de le citadelle[2].
Promenade plantée puis cours prestigieux au XVIIIe siècle
[modifier | modifier le code]Avec la prospérité économique du port de Bordeaux au XVIIIe siècle, le glacis perd son intérêt pour lutter contre les soulèvements. L'intendant Tourny en fait alors une promenade plantée d'arbres, mais celle-ci sera rasée en 1772, pour faire place à l'îlot Louis et au Grand-Théâtre[2]. Les plus riches familles d'armateurs et de négociants s'installent alors dans les hôtels particuliers bordant la voie : Bonnaffé, Journu, Saige, Boyer-Fonfrède, Baour, etc...
À la Révolution, les rues des fossés du Chapeau-Rouge, et des fossés de l'Intendance, prennent temporairement le nom de fossés Marat, en hommage au révolutionnaire Jean-Paul Marat[4],[5].
De nos jours
[modifier | modifier le code]Aujourd'hui, le cours est une grande avenue de la ville de Bordeaux, empruntée par les piétons qui l'utilisent pour rejoindre les Quais, la Place de la Bourse, ou le Grand Théâtre. Ses espaces ombragés et bordés d'arbres ainsi que les nombreux commerces, services et restaurants en font une promenade agréable et vivante.
En , le cours du Chapeau-Rouge, par sa présence centrale au sein du Port de la Lune, fait partie du domaine inscrit par le Comité du patrimoine mondial désigné par l'assemblée générale de l'Unesco, sur la Liste du patrimoine mondial pour son ensemble de biens culturels et naturels présentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité[6].
Sites et bâtiments remarquables
[modifier | modifier le code]Le cours du Chapeau-Rouge compte un grand nombre de monuments historiques et de bâtiments remarquables parmi lesquels :
- Grand-Théâtre
- Hôtel de Saige
- Hôtel de Laubardemont
- Hôtel Journu
- Hôtel Bonnaffé
- Hôtel Boye-Fonfrède
- Hôtel Baour
- Sculpture Sanna de Jaume Plensa (prêtée à la ville de Bordeaux jusqu'en mars 2027)[7]
Galerie
[modifier | modifier le code]- Hôtel particulier du cours.
- Hôtel Bonnaffé, avec l'Apple Store de Bordeaux.
- Cours en pleine journée.
- Cours mis en lumière à la tombée de la nuit.
- Sanna, sculpture de Jaume Plensa.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Historien Jacques Clémens et Jean-François Pée, Quartier du Grand Théâtre, Bordeaux, Bordeaux, Nouvelles Editions Sutton, , 128 p. (ISBN 2813805343, EAN 978-2813805348), Page 92 « Le Triangle d'Or par sa forme géométrique agrandie depuis la métamorphose de la ville par Louis-Urbain Aubert de Tourny [...], atteint le Cours Xavier Arnozan incluant la Place des Quinconces avant de rejoindre le Cours de l'Intendance avec le Cours du Chapeau Rouge. »
- Annick Descas, Dictionnaire des rues de Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 717 p. (ISBN 9782879015040), p. 171
- Louis Desgraves, Évocation du vieux Bordeaux, Les Éditions de Minuit, , 446 p. (ISBN 9782707332974), p. 55-59
- Annick Descas, Dictionnaire des rues de Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 717 p. (ISBN 9782879015040), p. 345-346
- Bouzol, « Les rues de Bordeaux pendant la Révolution française. 1789 » [archive], sur www.cahiersdarchives.fr, (consulté le )
- « Bordeaux, port de la Lune », Patrimoine mondial de l'UNESCO (consulté le ).
- « La sculpture géante « Sanna » va rester cinq ans de plus à Bordeaux », sur www.20minutes.fr (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Robert Coustet, Le nouveau viographe de Bordeaux : guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 563 p. (ISBN 2-35877-002-7)
- Annick Descas, Dictionnaire des rues de Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 717 p. (ISBN 9782879015040), p. 533-534