Gadzarts
Les gadzarts (parfois orthographié « Gadz'Arts ») sont les élèves et les ingénieurs issus de l'« École nationale supérieure d'Arts et Métiers » (ENSAM).
Leur surnom vient d'une contraction de « Gars des Arts », « Les Arts » ou « les Arts et Métiers » étant le diminutif habituellement donné à l'École. Ce surnom remonte au XIXe siècle, et s'inscrit dans un contexte culturel interne à cette École. Ce contexte illustre la longue lutte des élèves contre une administration de l'École, à l'époque peu coopérative. Il a abouti aujourd'hui à une vie étudiante et associative très développée. Cette vie se manifeste à l'extérieur par de nombreuses manifestations festives souvent prestigieuses, des activités sportives, culturelles et humanitaires, mais aussi professionnelles.
Vie étudiante à Arts et Métiers ParisTech
[modifier | modifier le code]La vie étudiante aux Arts et Métiers comprend de très nombreux événements et manifestations, fruit de l’investissement et de la participation des élèves-ingénieurs de tous les centres. La vie étudiante comprend l'organisation des Grands Galas, des événements sportifs et des actions humanitaires, auxquels il faut ajouter les activités à but purement professionnel (Junior Entreprise (AMJE), recherche de stages et d'emploi)[1].
Certaines associations et manifestations sont communes à tous les centres Arts et Métiers, d’autres sont spécifiques à chacun. La plupart de ces manifestations se déroulent dans les locaux des différents campus, avec la participation très fréquente d'anciens élèves. Voir à propos de l'école, de la société et des ingénieurs Arts et Métiers :
UEAM (Union des Élèves - Arts et Métiers)
[modifier | modifier le code]L’Union des élèves Arts et Métiers est la fédération de toutes les associations des campus Arts et Métiers. Elle compte 3 300 membres[S 1]. Siégeant à Paris[N 1], elle gère également les activités des élèves de 3e année sur le campus de Paris.
Une équipe d'étudiants organise chaque année le Forum Arts et Métiers ParisTech, orienté vers la recherche d’emploi, de formation de 3e cycle ou de stages pour les élèves-ingénieurs. Pour sa 28e édition, cette manifestation a accueilli 5 000 étudiants et 154 exposants en 2008. Le forum se déroule chaque année en région parisienne.
AMJE (Arts et Métiers Junior Entreprise)
[modifier | modifier le code]L’AMJE a été créée en 1999. Cette association propose des prestations variées en rapport avec les multiples domaines de compétence de l’école. Une fédération a été créée pour rassembler les AMJE des différents campus, mais également pour permettre de répondre plus précisément aux exigences des entreprises clientes. Ses 90 membres permanents travaillent en étroite collaboration avec les 3 000 adhérents des 8 AMJE (Châlons, Angers, Aix, Cluny, Lille, Paris, Bordeaux, Metz), réparties sur tout le territoire.
La CNJE lui décerne ensuite le label « Dynamisme » en 2004, puis l’année suivante, le très prisé « label ingénieur 2005 ». L'AMJE a réitéré la performance pour le « label ingénieur 2010 ».
Depuis 2023, AMJE Paris connaît une croissance phénoménale et se hisse dans le classement des 3 meilleures Junior Entreprise de France en 2023, puis en 2024 elle est sacrée meilleure Junior Entreprise de France.
Action humanitaire
[modifier | modifier le code]Les gadzarts ont créé une association spécifique de l'union des élèves. GaSole pour « Gadzarts solidaires » démontre que la fraternité ne s’applique pas seulement au sein de l’École et sort de ses frontières. GaSole conduit des actions sociales ou humanitaires internationales ou locales dans les huit centres Arts et Métiers ParisTech. De même, l'association En Quête du Monde, créée par des gadzarts, installe des pompes Valdès en Afrique.
Voici quelques actions menées : soutien aux associations caritatives nationales (Téléthon, Restos du cœur, par exemple à Metz[2],[3], Sol En Si…), aide de proximité avec le soutien scolaire, aide aux personnes handicapées.
Depuis 2020, une Convention Arts et Métiers pour la Transition Energétique (ou CAMTE) réunis des acteurs industriels, expert de la transition écologique (Philippe Bihouix, Matthieu Auzanneau, Virginie Raisson entre autres). Des projets étudiants sont récompensés à hauteur de 20 000€ en 2022.
Guinches
[modifier | modifier le code]Les élèves de chaque campus proposent tous les ans au moins un Grand Bal, ou gala, appelé guinche dans l'argot Gadz'Arique, qui est l'un des plus grands événements qu'ils organisent. Ces bals se déroulent le plus souvent dans l’enceinte même de l’école ou encore dans une salle louée pour l’occasion. Les élèves du centre prennent totalement en charge l’organisation, y compris la confection des décors, l'installation des bars et autres éléments de la soirée. Le succès du gala prouve ainsi la cohésion et les capacités d’organisation des promotions. Certains centres réutilisent une partie des décors d’une année sur l’autre, tandis que d’autres repartent chaque année sur des bases nouvelles, en illustrant un thème particulier.
Les bals marquent traditionnellement l’intégration d’une nouvelle promotion – souvent en décembre – et ils s'appellent alors Bal du bapt's , Bal des fignos ou de la Sainte Cécile, ou certaines dates particulières de l’année. Ce sont alors les manifestations publiques de fêtes traditionnelles de la communauté gadzarts (Bal de la 508 ou Bal des 100 jours par exemple). Plusieurs de ces galas ont une réputation nationale et font partie de plus grandes manifestations étudiantes du genre.
À Paris, le Grand Gala national des arts et métiers rassemble chaque année plusieurs milliers de personnes et fait partie des plus prestigieux galas français. Les précédentes éditions se sont déroulées à l’hôtel Intercontinental Paris Le Grand (2009-2008), l’opéra Garnier, à l’opéra Bastille, au Carrousel du Louvre, à la tour Eiffel, au château de Versailles…
À Aix-en-Provence, les élèves organisent trois Galas par an dans l'école. Le Bal du Bapt’s suit la cérémonie du baptême des nouveaux Gadz'Arts fin novembre ou début décembre selon les années ; ensuite, le Bal des 508, qui célébrait à l’origine la mi-parcours de la formation des élèves à l’école ; enfin, la Nuit des 100 Jours[4] (100 jours avant la remise des diplômes) accueille au mois de mai plus de 5 000 personnes.
À Angers, deux Galas sont organisés. La Nuit de la Sainte Cécile suit la cérémonie du baptême des nouveaux gadzarts en décembre, et le Gala de la Délivrance correspond à la fin de l’année scolaire de la deuxième année.
À Bordeaux, le Gala des Fignos[5] accueille chaque année quelque 3 000 personnes pour fêter la création de la nouvelle promotion de gadzarts.
À Châlons-en-Champagne, les élèves organisent deux galas chaque année. Le Grand Gala des Fignos, qui se tient le premier weekend de décembre. Il réunit chaque année quelque 3 000 personnes pour fêter le baptême de la nouvelle promotion de gadzarts (et plus de 5 000 en 2006 à l’occasion du bicentenaire du centre). Le second gala, la Nuit des Arts, se tient courant mai et rassemble près de 1 000 étudiants.
À Cluny, le Grand Gala de Cluny accueille chaque année au mois de mai dans le cadre prestigieux de l'abbaye de Cluny quelque 4500 convives[1]. Ce qui le qualifie de troisième plus grand gala de France, derrière celui de l’École polytechnique (France) et le bal des 100 jours des Arts & Métiers d'Aix-en-Provence.
- L’abbaye de Cluny pendant le Grand Gala
- Grand Gala 1993.
- Grand Gala 1993.
- Grand Gala 1993.
- Grand Gala 1993.
- Grand Gala 1993.
À Lille, La Nuit des Fignoss est le gala de baptême de la nouvelle promotion. Il réunit en novembre près de 4 000 personnes, ce qui en fait le quatrième plus grand gala de France derrière celui de Cluny. Chaque année, le gala prend place entre les murs de l’école, classée monument historique depuis 1997.
- Cheminée de l'école lors de la soirée
- Entrée de l'école coté Boulevard Louis XIV
- Salle de classe décorée pour l'occasion
- Élève de l'école en uniforme
À Metz, le Grand Gala de Prestige rassemble chaque année quelque 2 000 invités, dont les élèves et anciens élèves de l’école, à l’occasion du baptême des élèves de première année.
Évènements sportifs de l'UAI (Union athlétique inter-Gadz'Arique)[6]
[modifier | modifier le code]L’année universitaire à Arts et Métiers ParisTech est marquée par la rencontre sportive intercentre nommée les UAI acronyme du nom de l’association de sport de l’école : l’Union athlétique intergadzarique. Cette rencontre sportive se déroule chaque année dans un des centres différent de Arts et Métiers et est l’occasion d’une grande fête estudiantine agrémentée de performances sportives.
Chaque année, environ 1 000 étudiants des centres Arts et Métiers de France se regroupent, sur un centre différent chaque année, pour se disputer les Grandes UAI, qui récompense le centre ayant eu les meilleurs résultats. Cette manifestation sportive est organisée par l’Association d’Élèves du centre où se déroule la manifestation avec l’aide de la Société des ingénieurs Arts et Métiers et de l’Union des élèves. Elle a pour but de perpétuer une tradition sportive à l’ENSAM et se déroule traditionnellement à l’occasion du pont de l’Ascension.
Historiquement, l’UAI date de 1888 avec la création d’un regroupement de jeunes sportifs sur Paris dont certains gadzarts. Le premier club officiel est créé 4 ans plus tard : son premier nom est l’Union athlétique indépendante. Le terme « indépendante » est abandonné au profit de « 1erarrondissement » puis plus tard de « internationale ». Les gadzarts créent un nouveau club quelque temps plus tard, le « Gadz’arts Club » et finalement, la fusion a lieu entre les deux associations en 1912[S 2].
En 1914, André Allègre, défenseur de football membre de l’UAI, est également sélectionné pour jouer un match sous le maillot de l’équipe de France contre l’équipe de Hongrie et la France va perdre 5 buts à 1.
La première rencontre inter-centre a lieu en 1952 avec les élèves de Paris opposés à des sélections des sportifs des autres centres. Finalement, en 1974, la première rencontre avec tous les élèves des centres a lieu à Cluny.
Évènements culturels
[modifier | modifier le code]Parmi les activités culturelles des élèves, on citera celles du campus de Cluny (Saône-et-Loire), qui abrite un musée.
Festival de BD des Arts et Métiers de Cluny
[modifier | modifier le code]Chaque année depuis 1999, le centre des Arts et Métiers de Cluny organise un festival de bande dessinée. Ce festival à généralement lieu au mois de mai et la grande galerie de l’abbaye de Cluny accueille la majorité des animations. Les élèves de l'école organisent bénévolement ce festival qui rassemble chaque année une vingtaine de dessinateurs. Le parrain ou la marraine du festival en dessine l'affiche, qui représente toujours sous une forme quelconque le « Zapointe », surnom donné au principal clocher subsistant de l'abbaye.
Grand Bastringue
[modifier | modifier le code]Le Grand Bastringue est un festival annuel de reggae à vocation humanitaire. Organisé par les élèves des Arts et Métiers du centre de Cluny depuis 2007, il rassemble chaque année de plus en plus de visiteurs. Les élèves reversent tous les fonds récoltés lors de la manifestation à une association caritative.
Traditions
[modifier | modifier le code]Les traditions (Trad's en argad'z) sont très marquées par les élèves au sein de chaque centre. Elles remontent aux premières années de l'École.
Le créateur de l'École, le Duc de La Rochefoucaud, a importé de nombreuses méthodes et techniques des pays qu'il avait visités. Voulant former de futurs chefs capables d'enseigner ces techniques à leurs subordonnés, il avait choisi une matière qui n'était pas enseignée par le corps enseignant mais par les élèves de seconde année l'apprenant aux élèves de première année. Ces derniers, sachant que l'année suivante ils auraient à l'enseigner à leur tour, s'efforçaient de compenser le manque d'expérience éducative de leurs anciens. Il se formait à cette occasion une expérience humaine de fraternité, ainsi qu'un début de culture d'organisation des tâches.
Ce système original a été officiellement supprimé lorsque l'École a pris un statut militaire, mais les élèves de seconde année ont continué à transmettre aux conscrits des valeurs de fraternité et d'organisation collective sans l'aval de la direction de l'École. Cet enseignement traditionnel se développera au cours des deux siècles suivants.
Soumis à des conditions de vie plus que spartiates et à des règlements tatillons, matés par l'armée qui n'hésitait pas à tirer pour rétablir l'ordre en cas de révolte, les élèves ont développé au fil du temps un esprit de résistance pour assurer leur vie dans ce contexte. Les premières traces attestées de ces brimades remontent aux obsèques du duc de La Rochefoucauld, en 1827.
Historiquement, le folklore étudiant Arts et Métiers a fortement influencé celui des écoles nationales professionnelles (1880-1960). En effet, celles-ci ont longtemps fourni une importante source de recrutement de gadzarts. La communauté gadzarts revendique aujourd'hui ces traditions basées sur les valeurs d'entraide et de fraternité ainsi que sur la mémoire orale des nombreuses anecdotes et des nombreux chants liés à l'histoire de l'école[7].
Uniforme
[modifier | modifier le code]Les gadzarts possèdent un uniforme (un " Zag " ou "Zg" prononcé "zague" en argad'z). Cet uniforme est la survivance du très lointain passé militaire de l'école qui, par ordonnance du roi Louis XVI, avait été établie comme « École d’application militaire en faveur de cent enfants de soldats invalides ». Le port de l'uniforme est resté obligatoire dans l'école devenue civile tant que le régime de l'internat a été appliqué, donc jusqu'en 1963. La photo de promo Angers 1910 montre quelques élèves portant l'uniforme de l'époque, alors porté en permanence.
Aujourd'hui facultatif, mais porté par la plupart des élèves dans les occasions traditionnelles, cet uniforme correspond aussi à l'esprit de solidarité et d'égalité entre tous les gadzarts : quelle que soit l'origine sociale de l'élève, il a droit à un habit identique à celui de son camarade d'origine plus fortunée. L'uniforme appartient à la communauté des Gadz'Arts: l'ENSAM n'a aucun droit sur cet uniforme: elle ne peut ni l'interdire, ni l'imposer, ni même faire des modifications. L'uniforme actuel est de couleur bleu marine et, très proche de l'uniforme des officiers de la Marine nationale, il arbore l'insigne de grade d'enseigne de vaisseau de deuxième classe de la Marine nationale[8]. Cette inspiration vient du fait que de nombreux Gadz'Arts faisaient carrière dans l'armée lors de la confection de l'uniforme. Avec l'intégration de Nicole Laroche, première femme Gadzarts en 1964, une version féminine de l'uniforme fait son apparition[9].
- En 1805, 1816, 1848, 1870, 1890 et 1906 ;
- Premier uniforme vers 1806.
- Vers 1910 (Angers).
- Uniforme après 1935.
Hymne gadzarts
[modifier | modifier le code]Le principal chant des gadzarts est l'Hymne gadzarts, sur une musique originale composée au XIXe siècle et transcrite début XXe, et plus particulièrement son couplet à la Fraternité.
Blouse
[modifier | modifier le code]A l'intérieur de l'École (tabagn's en argad'z) les élèves portent une blouse (biaude en argad'z), traditionnellement grise en première et deuxième année, blanche en dernière année qu'ils personnalisent. La biaude est portée en souvenir de l'époque où les élèves de l'école passaient plus de la moitié de leur temps d'étude dans des ateliers, les protégeant ainsi des salissures. Les blouses de première année sont généralement assez sobres, tandis que celles des deuxième et troisième années sont souvent le support de motifs et dessins symboliques et colorés.
Parrainage
[modifier | modifier le code]Chaque élève est le parrain (l'Ancien en argad'z) d'un élève (conscrit en argad'z) de la promotion suivante. Cette suite de parrainages fait l'objet de relations durables qui perdurent dans le temps bien au-delà de la scolarité au sein de la Famille (Fam's en argadz) qui comprend tous les gadzarts ayant le même numéro (num's en argad'z) d'entrée au même centre à l'École. De plus chaque gadzarts a deux archi-parrains : 1) celui de la promo entrée au centre il y a 25 ans et 2) celui de la promo entrée au centre il y a 50 ans. Exceptionnellement il peut avoir celui de la promo entrée au centre il y a 75 ans.
Savoir-vivre
[modifier | modifier le code]Une règle de savoir-vivre veut que le tutoiement soit de rigueur entre tous les gadzarts.
Argot
[modifier | modifier le code]Les gadzarts utilisent un argot particulier, l'argadz[1], mélange d'argot classique et de vocabulaire militaire ancien, tel que la « chimerie » qui désigne la salle où étaient enfermés les élèves récalcitrants à l'époque napoléonienne.
Les mots sont également souvent raccourcis et enrichis d'une finale en « s » ou « z », ou d'un préfixe en « Za ». Le vocabulaire gadzarts est très varié. Par exemple, « zadoigt » signifie gant, « babasse » signifie machine.
« Carnet de trad's »
[modifier | modifier le code]Chaque gadzarts possède son propre « carnet de trad's »[1] ou « carn's de trad's ». Traditionnellement noir à tranche rouge, ce carnet de 145 x 95 mm et 180 pages, manuscrit à l'encre de Chine, contient un dictionnaire d'argad'z, des chansons dont l'hymne gadzarts, et la description détaillée, et variable selon les campus, de plusieurs manifestations folkloriques qui ont souvent donné leur nom aux bals organisés par les élèves : « fignos », « 508 », « 100 jours ».
- Carnet.
- Page de dictionnaire argad’z.
- Hymne gadzarts.
- Descriptions en argad'z de la 508 et des 100 jours.
« Clé d'Ex »
[modifier | modifier le code]À la fin de sa scolarité dans un campus, chaque promotion réalise sa « clé d'Ex », œuvre collective originale qu'elle conserve tant qu'un de ses membres reste en vie. Ensuite, elle est déposée au musée national gadzarts de Liancourt[10]. Quelques exemplaires ornent le siège de la société des ingénieurs Arts et Métiers.
La Fondation Des Arts et Métiers a édité en 2011 un ouvrage répertoriant les Clefs connues par Centres et années avec photos, caractéristiques et anecdotes éventuelles. (document en principe disponible à la Fondation des Ingénieurs Arts et Métiers)
- Clé d'Ex Promotion Cluny 191.
- Clé d'Ex Promotion Cluny 191.
- Clés d'Ex Cluny.
Fabrication d'objets artisanaux
[modifier | modifier le code]Les promotions d'un centre fabriquent souvent des objets artisanaux en petite série, ou unitaire, qui peuvent devenir un élément de décoration définitif du centre, ou être donnés ou vendus à diverses occasions. Les élèves utilisent à cette fin les moyens technologiques des centres (par exemple l'atelier de fonderie).
- Horloge de l'école d'Aix-en-Provence, bronze, années 1980.
- Enseigne de l'école d'Aix-en-Provence, pierre de Rogne et fer forgé, 1973.
- Médaillon à l'effigie du Duc de La Rochefoucauld, bronze, école d'Aix-en-Provence, 1973.
Surnom
[modifier | modifier le code]Chaque gadzarts a un surnom[1] (surn's en argad'z) qu'il choisit au cours de la première année d'école et qu'il garde toute sa vie. Ce surnom devient sa buque sous forme de signature. Il est fréquemment un jeu de mots, transcrit en argad'z, de son patronyme. Par exemple, l'élève Pathé peut très bien devenir le gadzarts Zenkroüte ou encore l'élève Malé devenir Xion. Les gadzarts se présentent entre eux en précisant leur surnom, leur patronyme, leu num's de famille gadzarts et leur promotion ; par exemple, « Malé dit Xion, 54 KIN 194 ».
Devise
[modifier | modifier le code]Les Gadz'Arts apportent une grande importance au terme Fraternité, comme le montrent les paroles de l'hymne des Gadz'Arts dans le « couplet à la Fraternité » : Fraternité c'est là notre devise, c'est la devise de tous les vrais Gadz'Arts.
La devise des Arts et Métiers d'Angers est « Traditions, Fraternité, Souvenirs »[source insuffisante].
Le souvenir et les liens intergénérationnels occupent une place particulière dans l'univers Gadz'Arts, symbolisés par une autre devise: « Le souvenir est la base des Trad's »[source insuffisante].
Promotions
[modifier | modifier le code]La scolarité dans un centre a longtemps duré trois ans. Les élèves de première année étaient les conscrits, ceux de deuxième année les pierrots, et ceux de troisième année les anciens[11]. Depuis que la scolarité dans un centre régional est passée à deux ans, la dénomination de pierrot a disparu. Les élèves de première année sont aujourd'hui appelés conscrits, ceux de deuxième année anciens et ceux de troisième année P3, en référence à la troisième année qui se déroulait à Paris.
Les promotions sont désignées par le nom du centre d'où vient la promotion et l'année d'intégration à l'école dont on retire le chiffre des centaines. Par exemple, les élèves ayant intégré l'école en 1997 à Cluny forment la promotion Clun's 197 ou Cl197 ; ceux de 2022 entrés à Angers forment la promotion An222.
Centre[12] | Abréviation | Période |
---|---|---|
Aix-en-Provence | KIN | Depuis 1843 |
Angers | An | Depuis 1815 |
Bordeaux | Bo | Depuis 1963 |
Châlons-en-Champagne (ex Châlons-sur-Marne) | Ch | Depuis 1806 |
Cluny | Cl | Depuis 1891 |
Karlsruhe | Ka | De 1996 à 2016 |
Lille | Li | Depuis 1900 |
Metz | Me | Depuis 1996 |
Paris | Pa | De 1912 à 1948 |
Depuis 1949, il n'y a plus de promotions intégrant directement le centre de Paris. Certaines promotions se choisissent également un nom d'association différent de leur désignation habituelle. Enfin, tous centres confondus, certaines promotions sont également baptisées par la société des anciens élèves du nom d'un gadzarts célèbre. Par exemple, les promotions 1982 ont pour nom de baptême Louis Delage.
Période de transmission des valeurs
[modifier | modifier le code]Lors de leur arrivée à l’école, les élèves de première année vivent une période d’intégration nommée « PTV » (période de transmission des valeurs). Cette période permet de créer une cohésion dans une promotion d'élèves venant d'horizons différents. L'Inspection générale de l'Éducation nationale (IGAENR) observe à son sujet qu'elle "participe favorablement à la formation des futurs ingénieurs"[réf. nécessaire] et note qu'on "ne peut assimiler la période de transmission des valeurs à un bizutage"[réf. nécessaire] .Des critiques se font cependant entendre [N 2], notamment par les médias ou le ministère[13],[14],[15] qui parlent de dérives graves. La période de transmission des valeurs est interdite en 2018[16].
Sur l'essaimage des traditions gadzarts
[modifier | modifier le code]Les traditions et le folklore gadzarts ont influencé de nombreux autres groupes d'étudiants, en particulier des écoles d'ingénieurs[réf. nécessaire].
On en retrouve des traces, particulièrement chez les ENI. En effet, la vie étudiante y est rythmée par la période d'intégration où les « Traditions » sont inculquées aux nouveaux élèves, les jeux Inter-ENI qui réunissent toutes les ENI pour un événement sportif, festif et folklorique, les actions humanitaires, les galas des différentes écoles ainsi que les divers événements organisés par les élèves, etc. Les blouses y sont également présentes : les étudiants de l'ENI de Tarbes arborent une blouse blanche, les étudiants de l'ENI de Saint-Étienne sont vêtus d'une blouse bleue, les étudiants de l'ENI de Belfort d'une blouse noire. Les étudiants de l'ENI de Brest et de l'ex-ENI du Val de Loire dérogent à la règle en portant respectivement une salopette orange et un gilet jaune de sécurité, mais les autres traditions citées précédemment sont présentes. Ces vêtements folkloriques sont décorés par leur propriétaires avec le surnom inscrit, des dessins, des broderies, de la couture, des pompons, des écussons, des badges [17].
Par ailleurs, les étudiants des INSA portent aussi des blouses, qu'ils teignent et décorent selon des thèmes choisis pour leurs promotions par leurs Anciens (beige et rouge pour le far-west, bleu et orange les super-héros, par exemple) [18].
À l'UTBM, la blouse, qui est un héritage des traditions de l'ENI de Belfort, est bordeaux [17]. L'UTT a repris le principe pour s'aligner avec l'UTBM avec une couleur de blouse marron.
Mais surtout, les traditions des gadzarts avaient influencé celles des anciennes écoles nationales professionnelles (lycées techniques, de nos jours), établissements d'enseignement technique qui ont fourni de nombreux gadzarts entre 1880 et 1960.
Sur la confusion avec les Quat'z'arts
[modifier | modifier le code]Il existe une confusion courante entre les Quat'z'arts et les gadzarts, notamment due aux fêtes mémorables organisées par les deux corpus d'élèves. Les Quat'z'arts, ou 4'z'arts, réunissent les élèves des quatre Arts : Architecture, Peinture, Sculpture et Gravure, et plus généralement, tous les élèves des Beaux-Arts. Leur principale manifestation était le Bal des Quat'z'Arts, dont le dernier connu a eu lieu en 1966[N 3]. C'est notamment les Quat'z'arts que chante Georges Brassens (deuxième chanson de l'album Les Copains d'abord) et non les gadzarts.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Il y a une association dans chaque centre, par exemple à Châlons-en-Champagne
- « Malgré l'interdiction, le bizutage a toujours droit de cité chez les étudiants », sur France Info,
- En 1967, ils ne trouvèrent pas de salle pour l'organiser et l'année d'après, les événements de mai-juin 1968 lui portèrent un rude coup, dont il ne s'est pas relevé.
Références
[modifier | modifier le code]- Mathias Chaillot (photogr. Hugo Ribes), « Un an chez les gadzarts », Neon, no 17, , p. 64-66, .
- « COLLECTE ALIMENTAIRE, Les Gadzarts au service des Restos », Le Républicain lorrain, , .
- « UNIVERSITÉ, SOLIDARITÉ, Les Gadzarts aident les Restos du cœur », Le Républicain lorrain, (lire en ligne), .
- Serge Mercier, « Le bal des 100 jours de l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers », La Provence, (lire en ligne), (consulté le ), .
- Laurie Bosdecher, « Les Fignos bricolent à tout va », Sud-ouest, (lire en ligne), (consulté le ), .
- « Grandes UAI | Union des Élèves Arts et Métiers » (consulté le )
- L'École d'Arts et Métiers, deux siècles en Anjou par Jean-Louis Eytier 2004 (ISBN 978-2-914787-00-0)]
- Les blouses et Uniformes des élèves Gadzarts
- François Gerez, « Nicole Laroche, In Memoriam », Arts et Métiers Magazine, no 410, juin - juillet 2019, p. 85
- Laurent Mauron, « Découvrez le musée méconnu des Arts et Métiers », Le Parisien, (lire en ligne), (consulté le ), .
- Antoine de Saporta, « Une école d’arts et métiers », Revue des deux Mondes, Paris, vol. 113, , p. 557-585 (lire en ligne [Wikisource]), .
- « LES CAMPUS | Union des Élèves Arts et Métiers » (consulté le )
- Benoît Floc'h, « L’Etat exige la fin du bizutage à l’École des arts et métiers », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Célian Macé, « À l'Ensam, l'usinage toujours d'usage », Libération, (lire en ligne)
- Najat Vallaud-Belkacem, « Il n’existe pas de bizutage bon enfant », Libération, (lire en ligne)
- « Bizutage à l'Ensam d'Angers : sanctions et fin des périodes d'intégration », sur Europe 1 (consulté le )
- « Histoire du folklore et des traditions Utébohémiennes », sur ae.utbm.fr (consulté le )
- Les responsables communication de l'INSA de Toulouse, Le mot de la blouse, (lire en ligne)
Liens vers les sites Internet Arts et Métiers
[modifier | modifier le code]- « Arts et Métiers ParisTech, Union des élèves, Accueil » (consulté le ), .
- Historique de l’UAI sur le Site de l'UAI.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Livres
[modifier | modifier le code]- Olivier Vercherand, Anne Téqui, Arts et Métiers, l'école de la technologie, Paris, Le Cherche midi, , 127 p. (ISBN 978-1-884964-23-7), .
- Jean-Louis Eytier, L'École d'Arts et Métiers, deux siècles en Anjou, (ISBN 978-2-914787-00-0), .
- Charles R. Day (trad. Jean-Pierre Bardos), Les Écoles d'arts et métiers : l'enseignement technique en France XIXe-XXe siècles [« Education for the Industrial World. The Ecoles d’Arts et Métiers and the Rise of French Industrial Engineering, Cambridge (Mass.), Londres, MIT Press »], Belin, (1re éd. 1897) (ISBN 978-2-7011-1253-4), .
- Jacqueline Fontaine (préf. Nicole Mosconi), Ingénieure au féminin : L’École Arts et Métiers ParisTech, Paris, L’Harmattan, (ISBN 978-2-343-02922-1, lire en ligne).
- Jean Primault, Châlons 1930 et al., Livre d’or : Bicentenaire gadzarts, Paris, Société des ingénieurs Arts et Métiers, (1re éd. 1980), 855 p..
Périodiques
[modifier | modifier le code]- Arts&MétiersMag, Paris, Société des ingénieurs Arts et Métiers (ISSN 0999-4084).
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Wikisources
[modifier | modifier le code]- Une école des arts et métiers, Paris, La revue des deux Mondes, (Wikisource).