Jean-Marie Mayeur

Jean-Marie Mayeur, né le à Sarreguemines et mort le à Paris 15e, est un historien français, spécialiste de l'histoire politique et religieuse de la France de la Troisième République.

Né en Moselle, il grandit au sein d'une famille modeste fortement catholique et attachée à la France. Son père, Gaston, fils d'aide-comptable dans une épicerie, est instituteur puis inspecteur général de l'instruction publique. Il publie sur cette période allemande de l'Alsace-Lorraine un ouvrage historique en 1970 : Autonomie et politique en Alsace. La Constitution de 1911[2].

Il entre aux lycées Kléber et Fustel de Coulanges[3] à Strasbourg puis fait khâgne au lycée Louis-le-Grand de Paris. Proche de Jean Touchard, secrétaire général de la Fondation nationale des sciences politiques, il entre à Sciences Po Paris[2].

Agrégé en 1957, il enseigne à Chartres (1957-1958) et Strasbourg (1958-1961), est attaché de recherche au CNRS (1961-1964)[3], puis assistant et maître-assistant à la faculté des lettres de Nanterre (1964-1968). Il est nommé maître de conférences à Saint-Étienne en 1968.

En 1966, Pierre Nora et Jacques Revel lui confient l'écriture du volume sur la séparation des Églises et de l'État pour la collection « Archives ». Puis en 1969, il soutient à la Sorbonne, sous la direction de Pierre Renouvin, et devant René Rémond et Émile Poulat, sa thèse consacrée à Jules-Auguste Lemire, prêtre puis député du Nord, figure de la démocratie chrétienne à la fin du XIXe siècle[2]. À la demande d'André Latreille, il écrit dans les années 1970, plusieurs articles dans Le Monde[2].

Il devient « une référence sur les enjeux politico-religieux de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle »[2]. Ses travaux sont consacrés notamment à la démocratie chrétienne, au catholicisme social et à la question de la laïcité.

Il est nommé professeur d’histoire contemporaine à l'université Lyon-II (1969), puis à l'université Paris-XII (1971) et à l’université Paris IV-Sorbonne (1981), jusqu'à l'éméritat (2002). De 1974 à 1990, il enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris et dirige l'Institut d'histoire moderne et contemporaine du CNRS de 1978 à 1983[2]. Entre 1975 et 1978, il est le premier président de l'Association française d'histoire religieuse contemporaine, qu'il participe à fonder.

Il publie de nombreux ouvrages, résultats de ses recherches ou synthèses grand public[2]. En plus d'avoir dirigé et participé à de nombreux collectifs, Mayeur a été le codirecteur Histoire du christianisme des origines à nos jours (Desclée/Fayard) et du vaste projet de rédaction d'un Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine (1985-2000). À cette somme s'ajoute encore ses histoires de la vie politique sous la Troisième République. En 1997, il publie La Question laïque chez Fayard.

Il est le mari de Françoise Mayeur (1933-2006)[2] et le père de Catherine Mayeur-Jaouen (née en 1964), toutes deux historiennes[réf. nécessaire].

Publications

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Notes et références

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  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-20abpr3i6-jevtgimt1kdn »
  2. a b c d e f g et h Philippe-Jean Catinchi, « Jean-Marie Mayeur, historien du religieux et du laïque », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b « MAYEUR Jean-Marie », sur Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace (consulté le )

Bibliographie

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Liens externes

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