Joël Guerriau
Joël Guerriau | |
Fonctions | |
---|---|
Sénateur français | |
En fonction depuis le (13 ans et 28 jours) | |
Élection | 25 septembre 2011 |
Réélection | 24 septembre 2017 24 septembre 2023 |
Circonscription | Loire-Atlantique |
Groupe politique | UCR/UDI-UC/UC (2011-2017) LIRT (depuis 2017) |
Maire de Saint-Sébastien-sur-Loire | |
– (22 ans, 3 mois et 20 jours) | |
Réélection | 23 mars 2014 |
Prédécesseur | Martine Laurent |
Successeur | Laurent Turquois |
Co-président du groupe Union du centre et de la droite à Nantes Métropole | |
– (13 ans, 1 mois et 3 jours) | |
Avec | Laurence Garnier |
Successeur | Alain Vey |
Conseiller général de la Loire-Atlantique | |
– (15 ans) | |
Circonscription | Canton de Nantes-10 |
Prédécesseur | Martine Laurent |
Successeur | Anne-Sophie Lamberthon-Guerra |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Uckange, France |
Nationalité | Français |
Parti politique | UDI MR Horizons (2022-2023) |
Diplômé de | Université Panthéon-Sorbonne |
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Joël Guerriau, né le à Uckange (Moselle), est un homme politique français. En 2011, il est sénateur centriste de la Loire-Atlantique et membre de la majorité présidentielle en adhérant au parti Horizons en 2022.
En , il est accusé d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de l'agresser sexuellement, ce qu'il dément. Il est mis en examen et suspendu de son parti et de son groupe parlementaire. Un an plus tard il met fin à ses fonctions au Sénat.
Biographie
[modifier | modifier le code]Vie professionnelle
[modifier | modifier le code]Joël Guerriau suit ses études à l'université Panthéon-Sorbonne, obtenant un DEA d'économie monétaire et bancaire[1]. Il est chef de projet puis sous-directeur de la monétique au Crédit du Nord (1982-1988), sous-directeur du développement chargé de la monétique et du marketing à la confédération nationale du Crédit mutuel et membre du comité exécutif Cartes bancaires (1988-1989).
Il est chargé d'enseignement en marketing à l'université de Clermont-Ferrand 1 et à HEC management (1990-1996).
Il est directeur du développement, membre du comité de direction générale des fédérations du Crédit mutuel de Nantes et Angers (1992-1996), directeur du réseau du groupe de Nantes, puis directeur central du Crédit mutuel de Loire-Atlantique Centre Ouest (1997-2005)[2].
Il préside Finances et Pédagogie[3] (2005-2011).
De à , il est directeur général à la Fédération nationale des Caisses d’épargne[4],[5], un poste pour lequel il perçoit une rémunération de plusieurs dizaines de milliers d'euros mensuels[6], puis, de 2008 à 2011, vice-président de l'Institut mondial des Caisses d'épargne.
Il est également l'auteur de livres pour enfants[7].
Parcours politique
[modifier | modifier le code]À l'âge de 37 ans il est élu maire de Saint-Sébastien-sur-Loire, une commune de 26 000 habitants. Il est réélu en 2001 avec 70,3 % des suffrages[8] et, en 2008, face au député de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg avec 58,79 % des voix, puis en 2014 avec 62,64 % des suffrages.
Sa gestion financière est mise en cause en 2015 dans un rapport de la chambre régionale des comptes, qui pointe en particulier l'inflation (+88,7 % en quatre ans) des dépenses de « fêtes et cérémonies », des frais de voitures ou des dépenses de bouche injustifiés, ou encore l'achat par la municipalité de 1 500 livres de Joël Guerriau[6].
Il quitte ses fonctions le en raison de la loi sur le non-cumul des mandats et est remplacé par son premier adjoint Laurent Turquois.
Élu conseiller général de la Loire-Atlantique (Canton de Nantes-10) en 1996, son mandat est renouvelé en 2001 puis en 2008, dès le 1er tour, jusqu'au .
Sénateur de Loire-Atlantique, il est vice-président du groupe Les Indépendants, vice-président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, membre du bureau du Sénat.
En 2022, il adhère au parti Horizons, fondé par l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe.
Son épouse Christine Guerriau est engagée en politique à ses côtés comme assistante parlementaire, élue LR au conseil régional et conseillère municipale de Saint-Sébastien-sur-Loire[6].
Le quotidien Libération soutient dans une enquête que Joël Guerriau « avait fait du clientélisme et des manœuvres politiques une ligne de conduite », tant comme maire que comme sénateur[6].
Mandats
[modifier | modifier le code]- Élu sénateur de Loire-Atlantique en 2011[9].
- Élu maire de Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique) en 1995[10].
- De 1998 à 2017, il siège à la communauté urbaine de Nantes Métropole dont il est vice-président jusqu'en 2014[11]. De 2004 à 2017, il co-préside le groupe d'opposition Union du Centre et de la Droite à Nantes Métropole.
- Ancien conseiller général de la Loire-Atlantique (canton de Nantes-10) et vice-président du conseil général en 2001.
Controverses
[modifier | modifier le code]Piratage informatique
[modifier | modifier le code]Il avait fait parler de lui en en publiant une photo de pénis en érection dans un tweet répondant au sénateur Bruno Retailleau. Il prétexte un piratage, en indiquant que ses collaborateurs twittaient aussi pour son compte[12]. Ayant d'abord annoncé vouloir porter plainte, il y avait finalement renoncé, indiquant que « l’affaire avait été réglée en interne »[13].
Liens avec des régimes autoritaires
[modifier | modifier le code]Membre du groupe d'amitié France-Pays du Golfe au Sénat, Joël Guerriau a défendu, comme d'autres parlementaires de droite et du centre, des positions pro-Qatar, selon Le Canard enchainé, notamment sous l'influence du lobbyiste Emmanuel Dupuy[6].
Il est présent en qualité d'observateur à l'élection présidentielle russe de 2018, à la demande du Conseil de la fédération russe, au sein d'une délégation comprenant principalement des personnalités d’extrême droite. L'élu est épinglé par une ONG, la Plateforme européenne pour des élections démocratiques (EPDE), qui dénonce les fausses opérations de surveillance[6].
Il est également présent en Azerbaïdjan à l'occasion des élections législatives de 2020, où il affirme auprès de la presse locale que les « élections se sont déroulées de manière positive », bien que le pays soit généralement considéré comme une dictature[6].
Accusation de Sandrine Josso
[modifier | modifier le code]Faits reprochés
[modifier | modifier le code]Le soir du , le sénateur donne rendez-vous chez lui à Sandrine Josso avec laquelle il entretient des liens d’amitié[14]. Elle relate avoir été prise de malaise et obligée de quitter les lieux précipitamment. Selon l'avocate de la députée, cette dernière a vu le sénateur prendre un petit sachet plastique contenant quelque chose de blanc[15]. Hospitalisée dans la foulée pour y subir des examens, elle fait l’objet de prélèvements dont l’analyse révèle la présence d’ecstasy dans son organisme.
Lors de la perquisition, de l’ecstasy est retrouvée au domicile du sénateur[16],[17]. Joël Guerriau dément les faits[18], et prétexte une erreur de manipulation : il aurait obtenu d'un collègue sénateur un « euphorisant » censé l'aider dans une période « sombre », l'aurait mis dans un verre, oublié, et aurait utilisé ce verre par erreur pour servir Sandrine Josso[19].
Pendant leur rencontre, Guerriau change à plusieurs reprises l'intensité de la lumière, ce qui interpella Josso. Par la suite, un médecin l'informe que cela sert à activer l'effet de la drogue. En outre, Guerriau l'a fait trinquer à plusieurs reprises, comme s'il cherchait à la faire boire[20].
Suites judiciaires et politiques
[modifier | modifier le code]Le , Joël Guerriau est interpellé à son domicile parisien et placé en garde à vue pour « administration à une personne, à son insu, d’une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes, dans le but de commettre un viol ou une agression sexuelle » par la police judiciaire à la suite d'une plainte de Sandrine Josso[14]. La procédure ayant été ouverte pour flagrance, son placement en garde à vue n'a pas nécessité la levée de son immunité parlementaire[18]. À l'issue de sa garde à vue, le sénateur est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire[21].
Le , il est suspendu de son parti Horizons[22] et de son groupe parlementaire (Les Indépendants)[19], qui entament aussi des procédures disciplinaires pouvant conduire à son exclusion[23]. Il est invité par Gérard Larcher, président du Sénat « à démissionner de ses fonctions de secrétaire au bureau du Sénat et de vice-président de la commission des affaires étrangères (...) le temps que la justice (...) puisse éclaircir les faits » [23]. Le sénateur exprime cependant son souhait de continuer à exercer son mandat[24],[25]. Le , il est interrogé pendant plusieurs heures par le tribunal de Paris au sujet de recherches suspectes (« Drogue et viol », « effets de l'ecstasy ghb » ou encore « achat ghb ») effectuées sur Google, à partir de son téléphone, le , soit cinq semaines avant la tentative de soumission chimique de Sandrine Josso. Le , il consent à cesser de siéger au Sénat[26]. Le , il annonce cependant son refus de démissionner, au motif que « ce serait totalement injuste car la justice n’a pas tranché »[27].
Résultats électoraux
[modifier | modifier le code]Élections sénatoriales
[modifier | modifier le code]Année | Parti | Département | Voix | % | Rang | Sièges | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2011 | NC | Loire-Atlantique | 458 | 18,05 | 3e | 1 / 5 | |
2017 | UDI | 563 | 20,43 | 2e | 1 / 5 | ||
2023 | DVC (HOR) | 643 | 21,51 | 3e | 1 / 5 |
Élections cantonales
[modifier | modifier le code]Année | Nuance | Canton | 1er tour | Issue | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | |||||
2001 | DVD | Nantes-10 | 7 584 | 54,95 | 1er | Élu | |
2008[28] | DVD | Nantes-10 | 8 623 | 53,86 | 1er | Élu |
Élections municipales
[modifier | modifier le code]Année | Nuance | Commune | Position | 1er tour | Sièges (CM) | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | ||||||
2001[29] | LDV | Saint-Sébastien-sur-Loire | Tête de liste | 7 586 | 70,47 | 1er | ? / 35 | |
2008[30] | DVD | 7 520 | 58,79 | 1er | 28 / 35 | |||
2014[30] | UDI | 7 549 | 62,64 | 1er | 29 / 35 |
Distinction
[modifier | modifier le code]- Chevalier de la Légion d'honneur[31]
- Officier de l'ordre des Palmes académiques[32]
- Médaille de la jeunesse, des sports et de l'engagement associatif, argent[33]
- Ordre des Nuages propices avec grand cordon (Taïwan) en juin 2022[34]
Livres
[modifier | modifier le code]- Avec Mathieu Redelsperger, L'Énigme de la clef du père Noël, D'Orbestier, 2013 (ISBN 978-2842381684)
- Avec Mathieu Redelsperger, La Mystérieuse Disparition des rennes du père Noël, D'Orbestier, (ISBN 978-2-84238-145-5 et 2-84238-145-9)
- La Longue-vue de Jules Verne, Laval, Siloë, , 189 p. (ISBN 2-84231-339-9)
- Le Secret de Fergie la Sorcière, Nantes, Siloë, , 119 p. (ISBN 2-912034-10-8)
- Ici sera la Paix, La Mothe-Achard, Offset 5, (ISBN 2-908752-43-3)
- Avec Bruno Barbier, Fergie et la Mandragore, Éditions de la Duchesse Anne, 1994
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Portrait : Joël Guerriau », Les Échos, 7 octobre 2005.
- « Joël Guerriau est nommé directeur général de la Fédération nationale des caisses d'épargne », Les Échos, 9 septembre 2005.
- Voir sur finances-pedagogie.fr.
- Alexandre Counis, Les Échos des 7 et 8 octobre 2005, Carnet, p. 13.
- Les Coups de Cœur de la Solidarité sur LCP.
- Laurent Léger, « Joël Guerriau, sénateur suspecté d’avoir drogué une députée : la chute du baronnet aux deux visages », sur Libération,
- La rédaction numérique de France Inter, « Ce que l'on sait sur le sénateur soupçonné d'avoir drogué une députée à son insu », sur France Inter, (consulté le )
- Site du ministère de l'Intérieur.
- Résultats 2011 sur le site du Sénat.
- Site de Saint-Sébastien-sur-Loire.
- Site de Nantes Métropole.
- Quentin Girard, « Joël Guerriau : Twitter, un «piratage» et un pénis tout rose », Libération, (lire en ligne, consulté le )
- « Saint-Sébastien-sur-Loire : pas de poursuite après le tweet obscène » , Ouest-France, (consulté le )
- « Sandrine Josso est la députée qui accuse Joël Guerriau de l'avoir droguée à son insu », sur France Bleu, (consulté le )
- « Affaire Joël Guerriau : ce que l'on sait des accusations qui pèsent sur le sénateur de Loire-Atlantique », sur Franceinfo, (consulté le )
- LIBERATION, « Accusé d’avoir drogué une députée, le sénateur Joël Guerriau placé en garde à vue », sur Libération (consulté le )
- « Le sénateur Joël Guerriau en garde à vue, soupçonné d’avoir drogué une députée en vue d’une agression sexuelle », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Ce que l’on sait des accusations visant le sénateur placé en garde à vue », sur Le HuffPost, (consulté le )
- « Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué une députée, évoque une « erreur de manipulation » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Angelique Chrisafis, « French MP says she feared a heart attack after drink was spiked with ecstasy », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
- « Joël Guerriau soupçonné d'avoir drogué une députée : le sénateur est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué une députée, mis en examen et placé sous contrôle judiciaire », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « La députée Sandrine Josso veut sensibiliser au « fléau » de la soumission chimique après avoir été droguée à son insu », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Accusé d’avoir drogué une députée, le sénateur Joël Guerriau veut continuer à exercer son mandat », sur Libération,
- Philippe Écalle, « Le sénateur Joël Guerriau consulte avant un éventuel retour au Sénat », sur Ouest-France.fr,
- Clara Wright, « Soupçons de soumission chimique: le sénateur Guerriau interrogé mardi sur des recherches en ligne suspectes », AFP, (consulté le )
- Arnaud Wajdzik, « Accusé d’avoir drogué la députée Sandrine Josso, le sénateur Joël Guerriau se défend », Ouest-France, (consulté le )
- https://www.archives-resultats-elections.interieur.gouv.fr/resultats/cantonales_2008/044/CAN50.php
- {https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Municipales/elecresult__Resultats-des-elections-municipales-2001/(path)/Resultats-des-elections-municipales-2001/index.html
- « Résultats des élections municipales et communautaires 2020 », sur interieur.gouv.fr (consulté le )
- « Décret du 13 juillet 2009 portant promotion et nomination » (consulté le )
- « BODMR n° 03 du 28 avril 2006 » (consulté le )
- « BODMR n° 05 du 19 septembre 2006 » (consulté le )
- « French delegation meets to discuss economic and trade relations | Taiwan News | RTI » (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste des maires de Saint-Sébastien-sur-Loire
- Liste des sénateurs de la Loire-Atlantique
- Saint-Sébastien-sur-Loire
Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :