Sonatines (Koechlin)
Sonatines pour piano op. 59 | |
Genre | Sonatines |
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Nb. de mouvements | 4, 3, 4, 4, 4. |
Musique | Charles Koechlin |
Effectif | Piano |
Dates de composition | 1915-1916 |
Dédicataire | À mes enfants |
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Les Cinq sonatines op. 59 de Charles Koechlin sont un recueil de sonatines pour piano composées en 1915-1916, publié en 1918.
Composition
[modifier | modifier le code]Charles Koechlin compose ses Cinq sonatines op. 59 en 1915-1916[1]. Elles sont publiées en 1918 par les éditions Mathot[2]. L'ensemble des cinq sonatines est dédié « à mes enfants[3] ».
Otfrid Nies relève que « malgré certaines difficultés non négligeables, [elles] s'adressent également aux jeunes pianistes[4] ». Concernant la partition, Koechlin notait : « J'ai éprouvé comme il est difficile d'écrire des œuvres pour les enfants, quand on voudrait à chaque instant ajouter à la pensée des commentaires « d'homme mûr ». Je l'ai surtout remarqué lorsque, pour certaines de mes sonatines, j'ai employé des thèmes que j'avais notés, les ayant entendus chantés par mon fils Jean-Michel. C'est que ces thèmes sont l'expression exacte de son sentiment, instinctivement sortis de lui, — et je sens très bien que ce ne sont pas les miens. Les Sonatines no 1 et no 3 sont sur des thèmes de Jean-Michel ainsi que l'Andante de la Sonatine no 5[4] ».
La Sonatine no 4 est créée par la pianiste Jeanne Herscher-Clément lors d'une matinée musicale, chez elle, 39 rue Scheffer, le [5]. La Sonatine no 5 est créée par Marcel Gaveau le lors d'un concert de la Société musicale indépendante (SMI), salle Pleyel[5],[6]. Les Sonatines nos 2 et 3 sont créées par Marie Panthès le à la SMI, salle Gaveau[5],[7]. Quant à la Sonatine no 1, elle n'est créée que bien plus tard, le , à l'École normale de musique de Paris, par Marie-Anne Étienne[5].
Présentation
[modifier | modifier le code]Les Cinq sonatines de Koechlin sont en trois ou quatre mouvements[8] :
Sonatine no 1 :
- Allegro (non troppo) en ut majeur, non mesuré ;
- Andante (con moto) en mi majeur, non mesuré ;
- Allegro (moderato) en sol majeur, non mesuré ;
- Final. Allegro con moto scherzando en fa majeur non mesuré.
Sonatine no 2 :
- Molto moderato en ut majeur, non mesuré ;
- Sicilienne, souple, avec grâce et simplement, en fa majeur, non mesuré ;
- Andante, très calme en ut majeur, non mesuré.
Sonatine no 3 :
- Allegro moderato en si bémol majeur, non mesuré ;
- Assez animé en sol majeur, non mesuré ;
- Allegretto (assez tranquille) en mode de mi dorien[9], non mesuré ;
- Final. Allegro con moto en ut majeur, à
puis non mesuré.
Sonatine no 4 :
- Menuet. Moderato en ut majeur, à
; - Andante (con moto) en fa majeur, non mesuré ;
- Intermezzo. Très modéré en la mineur, non mesuré ;
- Final (en forme de rondo). Allegro non troppo en la majeur, non mesuré.
Sonatine no 5 :
- Allegro moderato (pas trop vite) en sol majeur, non mesuré ;
- Andante en la mineur, non mesuré ;
- Petite fugue. Moderato sans traîner en si mineur, non mesuré ;
- Final. Allegro con moto en la majeur, non mesuré.
Analyse
[modifier | modifier le code]Guy Sacre considère l'« écriture transparente, la métrique souple, comme toujours chez Koechlin ; la barre de mesure, employée de façon fantaisiste et parcimonieuse, n'indique jamais que des phrases, des sections, voire des changements d'humeur[10] ».
La sicilienne de la Sonatine no 2 « doit beaucoup, et même un peu trop, à la fameuse Sicilienne de Fauré (Pelléas et Mélisande) ; elle en retrouve la suavité harmonique, les arpèges liquides, les tours archaïsants[11] ». Koechlin avait réalisé l'orchestration de la musique de scène[12]. Fauré remanie cette œuvre « pour un orchestre plus touffu, en 1901, mais conserve l'orchestration de la célèbre Sicilienne que nous entendons toujours aujourd'hui dans la version de Charles Koechlin[13] ».
La Petite fugue de la Sonatine no 5, « pour être conçue dans les règles, à quatre voix indépendantes, et s'achever dans l'apothéose du majeur, n'en est pas moins touchée d'on ne sait quelle innocence[14] ».
Le philosophe et musicologue Vladimir Jankélévitch mentionne « les Sonatines toutes claires, toutes dominicales, toutes candides de Charles Koechlin[15] » parmi les musiques du matin : « Au sortir des ivresses nocturnes du romantisme, c'est la conscience ironique, sobre, dessoûlée, qui se guérit de l'illusion et entreprend sa grande diète de dépuration et de désabusement[16] ».
Discographie
[modifier | modifier le code]- Koechlin : Sonatines, Pastorales, Esquisses, Chants de Kervéléan, 2 CD, Mireille Guillaume (piano), Skarbo DSK 10556, 2001.
- Charles Koechlin : Musique de chambre, SWR Music SWR19047CD, 2017, CD 7, Sonatines nos 2 et 3, Michael Korstick (piano)[17].
Références
[modifier | modifier le code]- Tranchefort 1987, p. 440.
- Caillet 2001, p. 202.
- Sacre 1998, p. 1587.
- Nies 2017, p. 105.
- (en) Robert Orledge, Charles Koechlin (1867-1950): His Life and Works, Psychology Press, (ISBN 978-3-7186-0609-2, lire en ligne), p. 349-350
- Duchesneau 1997, p. 314.
- Duchesneau 1997, p. 316.
- Sacre 1998, p. 1587-1590.
- Sacre 1998, p. 1589.
- Sacre 1998, p. 1587-1588.
- Sacre 1998, p. 1588.
- Caillet 2001, p. 36.
- Caillet 2001, p. 41.
- Sacre 1998, p. 1590.
- Jankélévitch 1988, p. 41.
- Jankélévitch 1988, p. 40.
- Michel Tibbaut, « Charles Koechlin : enfin la reconnaissance, grâce au SWR de Stuttgart », sur ResMusica,
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages généraux
[modifier | modifier le code]- Michel Duchesneau, L'Avant-garde musicale et ses sociétés à Paris de 1871 à 1939, Sprimont, Éditions Mardaga, , 352 p. (ISBN 2-87009-634-8).
- Vladimir Jankélévitch, La Musique et les heures : Satie et le matin, Paris, Seuil, coll. « Points » (no 952), (1re éd. 1957), 294 p. (ISBN 2-02-010188-2 et 978-2-7578-9907-6), p. 9-70.
- Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. II (J-Z), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN 978-2-221-08566-0), « Charles Koechlin », p. 1573-1595.
- François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083), « Charles Koechlin », p. 440-441.
Monographies
[modifier | modifier le code]- Aude Caillet, Charles Koechlin : L'Art de la liberté, Anglet, Séguier, coll. « Carré Musique » (no 10), , 214 p. (ISBN 2-84049-255-5).
Notes discographiques
[modifier | modifier le code]- (fr + en) Xavier Deletang et Mireille Guillaume (piano), « Charles Koechlin : Sonatines, Pastorales, Esquisses, Chants de Kervéléan », p. 2-15, Skarbo (DSK 10556), 2001 .
- (de + fr + en) Otfrid Nies, « Charles Koechlin : Un aperçu de sa vie et de son œuvre » : Œuvres pour piano, p. 91-107, SWR Music (SWR19047CD), 2017 .
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :