USS Jack (SS-259)

USS Jack
illustration de USS Jack (SS-259)
Le Jack à Mare Island le .

Autres noms Amfitriti
Type Diesel-électrique
Classe Gato
Fonction Sous-marin
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
 Marine hellénique
Commanditaire Congrès des États-Unis
Constructeur Electric Boat Company
Chantier naval Groton (Connecticut), États-Unis
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Transféré dans la Marine grecque le
Coulé comme cible le
Équipage
Équipage 6 officiers - 54 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 311 pieds (94,8 m)
Maître-bau 27 pieds (8,2 m)
Tirant d'eau 17 pieds (5,2 m)
Déplacement 1 549 t (en surface)
2 463 t (en plongée)
Propulsion 4 × moteurs diesel Hooven-Owens-Rentschler (en) entraînant des générateurs électriques
2 × batteries Sargo à 126 cellules électrochimiques
4 × moteurs électriques Allis-Chalmers haute vitesse avec mécanismes de réduction
2 × propulseurs à hélices
Puissance 5 400 cv (en surface)
2 740 cv (en plongée)
Vitesse 21 nœuds (38,9 km/h) (en surface)
9 nœuds (16,7 km/h) (en plongée)
Profondeur 90 m
Caractéristiques militaires
Armement 6 × tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) en avant
4 × tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) en arrière
24 × torpilles
1 × canon de 3 pouces/50 calibres (76 mm)
Bofors 40 mm et canon Oerlikon de 20 mm
Rayon d'action 11 000 milles marins (20 400 km) à 10 nœuds (19 km/h) en surface
48 heures à 2 nœuds (3,7 km/h) en immersion
Carrière
Indicatif SS-259
S-17

L'USS Jack (SS-259) est un sous-marin de la classe Gato construit pour l'United States Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.

Construit au chantier naval Electric Boat de Groton dans le Connecticut (États-Unis), sa quille est posée le , il est lancé le , parrainé par Mme Frances Seely et mis en service à la base navale de New London le , sous le commandement du commander Thomas M. Dykers (en)[1].

Le Jack suit un entraînement le long de la côte de la Nouvelle-Angleterre, naviguant de New London le pour son service dans le Pacifique. Arrivant à Pearl Harbor le 21 mai, le sous-marin se ravitaille puis prend la mer pour sa patrouille inaugurale le . Participant à l'offensive sous-marine contre le Japon, celui-ci patrouille au large de Honshū[2]. Le Jack tombe sur un convoi de cinq navires le 26 juin, et à la suite d'une série de cinq attaques bien exécutées, il coule le navire à passagers Toyo Maru de 4 000 tonnes et le cargo Shozan Maru de 6 000 tonnes. En tentant de torpiller un troisième navire, le sous-marin est secoué par une bombe larguée d'un avion, mais l'équipage d'alerte parvient à corriger son angle de plongée et effectue des réparations d'urgence[2],[3].

Le , le submersible localise de la fumée à l'horizon, ce qu'il s'avère être le Nikkyo Maru accompagné une escorte[3]. Le sous-marin tire trois torpilles et l'envoie par le fond avant de reprendre la route vers Pearl Harbor pour des réparations, qu'il finit par atteindre le [2].

Au cours de sa seconde patrouille menée du 5 septembre au , il ne rencontre aucun succès car des difficultés d'ingénierie l'obligent à retourner prématurément à Pearl Harbor[2].

Lors de sa troisième patrouille de guerre, le sous-marin se dirige vers l'ouest le à destination de la mer de Chine méridionale. Rôdant le long des voies de navigation essentielles entre Singapour et le Japon, il rencontre le convoi Hi-40 composé de cinq grands pétroliers accompagnés de trois escortes au début du 19 février. Le sous-marin atteint la position d'attaque vers 16 h 40 et tire trois torpilles, dont une au but. Il entame alors un « mouvement de tenaille », une longue manœuvre circulaire destinée à l'amener devant les quatre pétroliers restants, afin qu'il puisse de nouveau être prêt à l'attaque à la fin de l'après-midi[3]. Deux torpilles coulent deux autres navires en zigzag frénétique, avant qu'il ne se déplace vers un pétrolier traînard[2]. Sa première salve de torpilles échoue et le pétrolier répond par plusieurs tirs de canons de 127 mm. Évitant le feu ennemi, le Jack revient dans la zone trois heures plus tard et l'envoie par la fond avec quatre torpilles. Au cours de cette remarquable série d'attaques, le sous-marin a coulé quatre pétroliers (qui lui ont valu le surnom de « Jack the Pack », après une annonce par radio du commandant du convoi, citant : une attaque par un « Wolfpack », alors que le Jack était l'unique submersible dans la zone). Son palmarès de la journée se compose des navires Kokuie Maru, Nanei Maru, Nichirin Maru et Ichiyo Maru, tous de plus de 5 000 tonnes[1]. Après plusieurs autres attaques, le Jack met le cap sur sa nouvelle base à Fremantle, en Australie, qu'il atteint le [2].

Quittant l'Australie le , le Jack retourne en mer de Chine méridionale pour sa quatrième patrouille de guerre. Il poursuit le convoi Take Ichi dans l'après-midi du 25 avril, et peu après minuit le lendemain, il mène une attaque au cours duquel il coule le SS Yoshida Maru No. 1 (en) et endommage deux autres navires[3]. Le 27 avril, le Jack utilise son canon de pont pour couler un chalutier équipé de radio, le Daisun, avant de retourner à Fremantle le 10 mai 1944[2].

Le Jack appareille de Fremantle pour sa cinquième patrouille de guerre le , retournant à nouveau dans la zone du transit maritime important du Japon en mer de Chine méridionale. Au début du 24 juin, il mène une approche sur un grand convoi et tire trois torpilles, coulant un gros pétrolier, le San Pedro Maru, avant que les avions d'escorte ne l'obligent à se retirer. Cinq jours plus tard, le sous-marin tombe sur un autre grand convoi et, au début du 30 juin, parvient à se mettre en position[3]. Trois attaques successives envoient par le fond les cargos Matsukawa Maru et Tsukushima Maru. Le submersible retourne à Fremantle le [2].

À la suite de ses patrouilles à succès, le sous-marin reçoit la très convoitée Presidential Unit Citation.

Le sous-marin navigue de Fremantle le jusqu'en mer de Célèbes pour sa sixième patrouille de guerre. Attaquant un convoi le 29 août, il coule un petit dragueur de mines (Minesweeper No 28) puis se lance à la poursuite d'un cargo. Après une attaque à la torpille manquée et une contre-attaque sans conséquence, le Jack fait preuve d'une maniabilité hors-pair pour couler le Mexico Maru[3]. Il rejoint finalement Fremantle le [2].

Il reprend la mer le à destination une nouvelle fois de la mer de Chine méridionale. Le navire attaque un convoi côtier du 14 au 15 novembre, coulant les cargos Nichiei Maru et Yusan Maru avant que l'eau peu profonde ne l'oblige à interrompre le combat. L'attrition de la navigation japonaise commençait à se faire sentir, et celui-ci ne dénicha aucune occasion d'attaque, ce qui provoqua la fin de sa patrouille à Pearl Harbor le [3]. Depuis la base américaine, le submersible retourne ensuite à San Francisco pour une révision majeure[2].

Le sous-marin vétéran retourne à Pearl Harbor le et part pour sa huitième patrouille le 26 avril. Avec la plupart des navires japonais coulés ou réticents à s'aventurer dans les voies maritimes habituelles, sa tâche principale était dorénavant de surveiller ou d'escorter les porte-avions menant des missions de bombardement contre le continent japonais[3]. Le sous-marin retourne à Guam pour un radoub le 18 juin et repart le 12 juillet pour sa neuvième et dernière patrouille. Stationné entre Luçon et Okinawa, il mène de nouveau des fonctions de surveillance jusqu'à la reddition du Japon le . Sa neuvième patrouille s'achève à Midway le 29 août[2].

Marine grecque

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Le Jack sous le nom de Amfitriti (S-17) en août 1961.

Le Jack navigue pour les États-Unis le , passant par Pearl Harbor, la zone du canal de Panama puis New York le . Retiré du service à New London le 8 juin 1946, il est placé dans la flotte de réserve de l'Atlantique[4]. Il est remis brièvement en service le , dans le cadre de son transfert au gouvernement grec. Après des opérations de formation, il est prêté à la Marine royale hellénique le et sert sous le nom de Amfitriti (S-17) (également orthographié Amphitriti) jusqu'en 1967, date à laquelle il est rendu aux américains. Sa carrière s'achève lorsqu'il est coulé comme cible en mer Méditerranée par la 6e flotte américaine le [2],[4].

Décorations

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Le Jack coula 76 687 tonnes de navires japonais lors de ses opérations sous-marines. En plus de sa Presidential Unit Citation, il reçut sept étoiles de bataille pour son service pendant la Seconde Guerre mondiale. Toutes les patrouilles, à l'exception de sa deuxième et de sa neuvième, sont considérées comme réussites.

Dans la culture populaire

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Le Jack fit l'objet d'un épisode dans la série télévisée d'anthologie The Silent Service (en). L'épisode intitulé « The Jack at Tokyo » et diffusé le fut accueilli par le contre-amiral Thomas M. Dykers (alors retraité)[5],[6].

Ses opérations de pendant la guerre du Pacifique sont relatées dans Silent Running : My Years on a World War II Attack Submarine.

Notes et références

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  1. a et b « Jack (SS-259) of the US Navy - American Submarine of the Gato class - Allied Warships of WWII - uboat.net », sur uboat.net (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k et l « USS Jack SS-259 submarine in Silent Running: My Years on a World War II Attack Submarine. », sur www.modelshipmaster.com (consulté le )
  3. a b c d e f g et h (en-US) « Jack I (SS-259) », sur public1.nhhcaws.local (consulté le )
  4. a et b « Submarine Photo Index », sur www.navsource.org (consulté le )
  5. « The Jack at Tokyo », Internet Movie Database (consulté le )
  6. « Jack at Tokyo », YouTube (consulté le )

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Wright, « Question 17/03: Replacement of US Submarine Diesel Engines », Warship International, vol. XLII, no 4,‎ , p. 431–434 (ISSN 0043-0374)

Liens externes

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