La Bloutière
La Bloutière | |
L'église Notre-Dame. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Intercommunalité | Villedieu Intercom |
Maire Mandat | Patrick Orange 2020-2026 |
Code postal | 50800 |
Code commune | 50060 |
Démographie | |
Gentilé | Bloutierions |
Population municipale | 437 hab. (2021 ) |
Densité | 47 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 52′ 30″ nord, 1° 14′ 21″ ouest |
Altitude | Min. 80 m Max. 172 m |
Superficie | 9,31 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Villedieu-les-Poêles-Rouffigny (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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La Bloutière [la blutjɛʁ] est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 437 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est au sud du Pays saint-lois. Son bourg est à 5 km au nord de Villedieu-les-Poêles, à 7 km au sud-ouest de Percy et à 10 km au sud-est de Gavray[1].
Le territoire est traversé par la route départementale no 9 reliant Villedieu-les-Poêles au sud à Gavray au nord-ouest. Du bourg situé à l'est, on y accède par la D 485 au sud-ouest, par la D 562 à l'ouest et par une voie communale au nord-ouest. La D 485 se prolonge à l'est, permettant de rejoindre La Colombe et mène à l'ouest vers Fleury, joignable également par le prolongement plus au nord de la D 562. Partant de la D 9 au Chêne Briant, la D 51 mène au petit bourg de l'Orbehaye (commune de Montaigu-les-Bois) au nord. L'accès à l'A84 vers Caen est à La Colombe (échangeur 38) à 4 km au sud-est, et vers Rennes à Fleury (échangeur 37) à 5 km au sud.
La Bloutière est dans le bassin de la Sienne qui délimite le territoire à l'est et dont quelques courts affluents — dont la Davière — parcourent le territoire communal. La Bérence, affluent plus important (11,4 km), sillonne l'ouest, puis part rejoindre le fleuve côtier à Gavray.
Le point culminant (171 / 172 m) se situe au nord, près du lieu-dit le Chêne Briant. Le point le plus bas (80 m) correspond à la sortie de la Sienne du territoire, au nord. La commune est bocagère.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 015 mm, avec 14,4 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cerisy-la-Salle à 17 km à vol d'oiseau[6], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 112,5 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , La Bloutière est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (62 %), terres arables (20,8 %), zones agricoles hétérogènes (14,5 %), forêts (2,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Bloteria en 1189[15], Bloeteria fin du XIIe siècle[16], Bloetaria en 1200[15].
Issu du suffixe latin -aria, le suffixe français -ière évoque au Moyen Âge la propriété[17]. Le propriétaire dont il est question ici devait s'appeler Blout[18] ou Blouet[17].
Le gentilé est Bloutierion.
Histoire
[modifier | modifier le code]Un chevalier Richard de Rollos[Note 3] fut chambellan de Guillaume le Conquérant, et son nom figure parmi les bienfaiteurs de l'abbaye de Lessay.
Il y avait un château, le château de la Roche, disparu dès le XIVe siècle. Sous le règne d'Henri II Plantagenêt, son possesseur devait au château de Gavray le service d'un chevalier, pour le fief de Rollos[19].
Le château se trouvait près de l'église, sur les bords de la Sienne, et faisait face au château de la Roche-Tesson sis sur la commune de La Colombe. Richard de Rollos, petit-fils de Hugues, comte d'Avranches, fonda en 1199[Note 4], à proximité du château, un important prieuré, dont la fondation fut confirmée la même année par Guillaume de Tournebu, évêque de Coutances, qui consacra l'église. Son frère, Guillaume de Rollos donna le prieuré à l'église de La Bloutière[20]. Les derniers religieux le quittèrent en 1764.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[26].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2021, la commune comptait 437 habitants[Note 5], en évolution de +3,8 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). La Bloutière a compté jusqu'à 788 habitants en 1836.
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Notre-Dame des XVe, XVIe – XVIIIe siècles composée d'une nef avec voûte lambrissé, d'un transept, de la tour à la place d'un transept et du chœur. Elle abrite une statue de sainte Venice (autre nom de sainte Véronique[31]) représentée assise dans un cuvier nue jusqu'à la ceinture, du XVe, classée au titre objet aux monuments historiques[32], des stalles, saint Jacques Le Majeur du XIVe, saint Roch et le chien du XVIe, sainte Catherine d'Alexandrie du XVe, un lutrin supportant un graduel de Coutances du XIXe.
- Sainte Venice, une des saintes thaumaturges les plus populaires du Cotentin, est invoquée dans le trouble des fonctions féminines et le culte qui lui est particulièrement voué à La Bloutière, et dont la réputation dépasse les limites départementales, consiste à découper un ruban à disposition du pèlerin et à en disposer un bout autour du cou de la statue et à en conserver un autre sur soi. La couleur du ruban, blanc (pertes blanches) ou rouge (flux menstruel), dépend du mal à traiter[31].
- Calvaire des XVIIe – XIXe siècles, croix de cimetière datée de 1804, dont une des marches a été remplacée par une pierre tombale de 1727, croix de chemin armorié du XVIIe siècle, vers Fleury.
- Logis du prieuré du XVIIIe siècle.
- Fontaine Saint-Thomas, connue depuis le XIe siècle avec la présence des ermites Hugues et Simon. Son eau était réputée miraculeuse.
- If funéraire de plus de 1 000 ans dans le cimetière
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 32.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 272.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de La Bloutière sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Richard de Rollos a épousé Isabelle, la seconde fille de Richard de la Haye-du-Puits.
- Selon René Gautier, il convertit l'ermitage et la chapelle dédiée à Thomas Becket en prieuré[20].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre La Bloutière et Cerisy-la-Salle », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de La Bloutière ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 81.
- Jean Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur, Les noms de communes de Normandie, in Annales de Normandie XIII (juin 1963), p. 346.
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 60-61.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- Livre rouge de l'Échiquier, traduction de Ducarel p. 252, repris dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, année 1827-1828.
- Gautier 2014, p. 272.
- « Roland Bazire, ancien maire, est décédé », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Hubert Queuniet, nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Didier Guilbert succède à Hubert Queuniet », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Avis de décès - 3 janvier 2018 - Didier Guilbert », sur avis-de-deces.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Patrick Orange élu nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2020 : « Municipales à La Bloutière. Patrick Orange retrouve son fauteuil », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Hippolyte Gancel, Les Saints qui guérissent en Normandie, Rennes, Éditions Ouest-France, , 254 p. (ISBN 978-2-7373-4726-9), p. 63-64.
- « Statue : Sainte Venice », notice no PM50000112, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.